L'Iran qui n'a pas cessé d'afficher ses ambitions spatiales et technologiques veut valoir ses droits selon les règles régissant les relations internationales sur ces questions. L'Iran a marqué, pour rappel, la célébration de la révolution iranienne en 2008 par le lancement d'une fusée et c'est par la mise en orbite de son premier satellite, baptisé espoir, que la célébration en 2009 de cet anniversaire a été marquée. Cette année, l'anniversaire de la révolution islamique iranienne a été fêté par le lancement d'une fusée comportant un module où se trouvent des animaux, en plus de l'assemblage d'une autre fusée ainsi que la construction de trois satellites. Des avancées technologiques que Téhéran expose à chaque date marquant son histoire nationale Réélu en juin dernier, le président iranien Mahmoud Ahmedinajad a indiqué, hier, que son pays a donné un ultimatum à ses interlocuteurs occidentaux pour venir à bout des désaccords relatifs à l'enrichissement de l'uranium iranien. Dans son discours, le président iranien a déclaré que l'«Iran a donné aux grandes puissances deux à trois mois pour conclure un accord d'échange d'uranium, et s'ils ne sont pas d'accord, le pays commencera à produire de l'uranium hautement enrichi». Et à l'adresse du responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, M. Ahmadenajad lancera : «Maintenant, commencez à produire de l'uranium enrichi à 20% avec nos centrifugeuses.» Des propos tenus après l'expiration de l'ultimatum fixé en fin janvier par Téhéran et après deux mois de l'annonce de son rejet de la proposition du groupe de 6 +1 relative à l'envoi de la plus grande partie de l'uranium iranien faiblement enrichi en Russie et en France pour y être transformé en combustible enrichi à 20% pour son réacteur de recherche. Par ailleurs, le président iranien avait assuré récemment que son pays était disponible à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%), destiné au réacteur de recherche de Téhéran. L'Iran ne cesse de rappeler à ses interlocuteurs occidentaux en charge du dossier nucléaire et à l'opinion internationale le caractère purement civil de son programme nucléaire du fait qu'étant signataire du Traité de non-prolifération (TNP) et que le pays a le droit d'enrichir de l'uranium à des fins civiles. L'entretien, samedi dernier, entre le responsable de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Yukiya Amano, et le ministre iranien des Affaires étrangères a été qualifié de «très bonne rencontre avec le patron de l'AIEA», selon M. Manouchehr Mottaki. Et d'indiquer à propos de cette rencontre que «nous avons échangé nos vues sur les propositions qui sont sur la table», cela en référence à l'échange de combustible nucléaire. Le dialogue entre les Occidentaux en charge du dossier nucléaire iranien et Téhéran s'annonce de plus en plus difficile. Ce qui fait ressortir, d'ailleurs, pour bon nombre d'observateurs, la complexité à venir à bout du dossier nucléaire iranien par les 6+1, et plus particulièrement les Etats-Unis qui intégrent dans leur approche vis à vis de Téhéran d'autres paramètres déterminants dans sa politique dans la région, à savoir l'Irak, l'Afghanistan, d'où la réticence américaine devant l'insistance israélienne d'attaquer Téhéran.