, Laura Chinchilla, politologue de 50 ans, élégante et menue, est devenue dimanche la première femme à accéder à la présidence du Costa Rica. Héritière et ancienne vice-présidente du président sortant Oscar Arias, elle l'a emporté dès le premier tour, reconnue victorieuse avant même l'annonce des résultats, par ses deux principaux concurrents, l'avocat de droite Otto Guevara et Otton Solis, représentant du centre-gauche, relégués à plus de 20 points. Fille d'un influent ex-inspecteur général des Finances, elle s'est vouée très jeune à la politique, obtenant une maîtrise dans cette discipline à l'Université de Georgetown, aux Etats-Unis, après une licence au Costa Rica. A 34 ans, en 1994, elle fait une entrée remarquée au gouvernement du président de l'époque, Jose Maria Figueres, comme vice-ministre de la Sécurité publique. Deux ans plus tard, elle succéde au ministre. Députée de 2002 à 2006, elle a été première vice-présidente d'Oscar Arias et ministre de la Justice, avant de démissionner en octobre 2008 pour se consacrer à la candidature présidentielle que son mentor lui offrait. Son discours politique suit en droite ligne celui de son prédécesseur, même si elle l'a «modernisé» en faisant de l'insécurité, la drogue et la relance après la crise économique les premières cibles de son discours électoral. Elle poursuivra, a-t-elle annoncé pendant sa campagne électorale, les programmes sociaux et de grands travaux publics de M. Arias. Cette fidélité au président et prix Nobel de la paix 1987 lui a valu les sarcasmes de ses adversaires politiques, qui lui reprochent de n'être que la «marionnette» de M. Arias, et aussi d'être restée muette sur les nombreuses affaires de corruption révélées ces dernières années.