En effet, ce qui devait être une simple rencontre de football entre deux pays frères a fait remonter à la surface toute l'inimitié que nourrissaient les officiels égyptiens envers une Algérie qui a ouvert ses portes à leurs investisseurs tout en leur accordant des facilités très alléchantes. Dans ce cadre, des sociétés égyptiennes installées en Algérie se sont vu prises au piège de cette campagne de dénigrement en constatant que leurs chiffres d'affaires ne cessent de chuter d'une façon alarmante. C'est le cas de l'opérateur de la téléphonie mobile Djezzy qui, depuis la fameuse rencontre Algérie-Egypte au Caire, n'arrive plus à vendre ses puces. Une situation annonciatrice de la décrépitude de cet opérateur qui s'est vu, aussi, rattrapé par son médiocre plan de communication, dans la mesure où la plupart de ses gros supports dans le milieu du sport ont préféré se démarquer de lui. En somme, tous les ingrédients de la déroute de Djezzy sont réunis. Aussi, selon des sources, le P-DG de Djezzy, Mehdi Tamer, a été écarté dans la prise de décisions et cela fait plus d'une semaine qu'aucun chèque n'a été signé alors que le budget annuel pour l'exercice 2010 n'a pas été reçu. Face à ce marasme, les dirigeants de Djezzy ont pris attache avec le ministère des Moudjahidine et des organisations de la famille révolutionnaire pour demander d'intercéder en leur faveur auprès du peuple algérien et des pouvoirs publics pour présenter à l'Algérie leurs plates excuses et se démarquer, ainsi, de toutes les atteintes portées par l'Egypte, à sa tête la famille Moubarak, au peuple algérien. Mieux encore, Djezzy veut véhiculer le message comme quoi elle est une société algérienne qui n'a rien à voir avec l'Egypte. Dans ce cas, comment expliquer que Djezzy a entrepris une «épuration ethnique» au sein de son encadrement, en ne laissant en poste que des Egyptiens ? En effet, le seul haut responsable libanais qui y exerçait a été congédié avant que son contrat de travail ne prenne fin. Pour ce qui est de cette tentative de lifting que veut faire l'opérateur de téléphonie mobile sur son image de marque, nous avons appris que les dirigeants de Djezzy sont en train de se démener pour s'extirper du bourbier qu'ils ont créé, oubliant, peut-être, que l'une des chaînes de télévision égyptiennes, en l'occurrence OTV, appartenant au Groupe Sawaris, a été la première à ouvrir les hostilités. Même après la rencontre des demi-finales de la CAN opposant notre sélection nationale à celle de l'Egypte, OTV a déversé son fiel sur l'Algérie. Ainsi, par le biais de Djezzy, l'Etat égyptien essaye de trouver les moyens d'assainir ses relations avec l'Algérie. Une initiative qui s'apparente beaucoup plus à de la diplomatie parallèle, préludant à un revirement de situation forcé entrepris par le régime égyptien qui s'est rendu compte que le seul perdant dans cette affaire est bel et bien son pays. Dans ce sillage, les autorités égyptiennes auraient instruit Djezzy de faire le premier pas, et ce, pour prendre la température du terrain algérien et, surtout, ne pas se mettre à l'avant de peur de se voir discrédités par tout le peuple égyptien qui se bat quotidiennement pour acquérir des bouteilles de gaz butane livrés généreusement par l'Algérie. Aussi, si Djezzy a pris attache avec les représentants de la famille révolutionnaire, cela signifie que l'Egypte regrette amèrement ses diatribes à l'encontre de l'histoire de l'Algérie. Des regrets mus par ses intérêts économiques qui sont en train de s'étioler à l'image du caractère «fraternel» de la vision qu'a l'Egypte de l'Algérie. En d'autres termes, si pour les responsables de Djezzy, tous les moyens sont bons pour assurer leurs intérêts, quitte à se flageller en public, la famille révolutionnaire n'accordera aucun intérêt à ces excuses mercantiles qui ne font que poignarder, encore une fois, dans le dos l'Algérie de un million et demi de martyrs.