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Trop cher, le poisson boudé par les Algériens
Consommation
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 02 - 2010

«A 200 dinars, je me dis que c'est très cher payé un kilogramme de sardines. A ce prix là, je préfère acheter un poulet car pour apprécier la sardine, grillée, frite ou en sauce piquante, il faut au moins trois livres», commente Sid Ali, qui aime quand même vagabonder dans le marché aux poissons de Bab-El Oued.
En fait, les prix des poissons, notamment le poisson blanc, ont pris la tangente depuis plusieurs années, avec une moyenne de 800 dinars pour le merlan, la lote ou le chien de mer, alors que les fruits de mer et autres crustacés restent inabordables : 1 500 DA/kg en moyenne pour la crevette rouge, jusqu'à 2 500 DA/kg la langouste et la cigale, alors que le mérou est cédé à plus de 1 000 dinars le kilogramme.
«A ce prix là, je préfère aller moi-même pêcher mon poisson», lance narquois Toufik, ingénieur de son état, qui passe ses fins de semaines sous l'eau du côté de Beni-Haoua et de Damous à tirer le mérou, la dorade ou le pagre.
«Je chasse, ajoute-t-il, pour arrondir mes fins de mois, tout comme les pêcheurs à la ligne, mais également pour ma propre consommation, car les prix du poisson sont devenus inaccessibles !»
Une virée au marché aux poissons de la place du 1er Mai, à Alger, donne une tournure plus poignante pour les petites bourses : «Avec 180 DA/kg, je ne peux acheter de la sardine, qui était, autrefois, avec la pomme de terre, notre plat quotidien», fait remarquer une vieille dame, qui ajoute qu'avec trois livres de sardines et 1 kg de pommes de terre, «on arrivait à faire nourrir une famille de plusieurs personnes».
Autre temps, autres mœurs : «Aujourd'hui, la sardine s'est fait des moustaches», estime de son côté Miloud, grand amateur de sardines grillées.
Ce natif de M'dina Jdida, «aime, comme il le fait remarquer, aller du côté de Mostaganem et de Beni-Saf, faire de bonnes provisions de sardines et d'anchois pour au moins une semaine. Maintenant, je ne sais pas ce qui se passe, non seulement la sardine est hors de prix, mais elle se fait rare'».
Quand la sardine «meurt de vieillesse» !
Selon des marins pêcheurs de l'Ouest du pays, le problème est moins la disponibilité de la ressource halieutique, notamment les poissons demersaux, que le manque de matériel moderne de pêche. Abdelkrim, un marin pêcheur de Ténès, principal port de pêche et économique de la wilaya de Chlef, estime que «contrairement à ce que l'on pense, la sardine meurt de vieillesse chez nous. Le problème, est que les méthodes de pêche chez nous restent encore artisanales». «La pêche à la sardine en Algérie se fait toujours au lamparo, une méthode abandonnée ailleurs depuis les années 1960-1970, alors qu'il aurait été plus judicieux de s'équiper en sondeurs, sonars et autres appareils GPS pour localiser et traquer la ressource, tout en la préservant de la prédation», ajoute Abdelkrim. «Et puis, nous aussi marins-pêcheurs ; nous sommes pénalisés par les mauvaises pêches, car nous sommes payés à la part, en fonction du produit pêché par jour», précise t-il. La production halieutique nationale est, bon an mal an, en moyenne de 187 000 tonnes, et peut aller jusqu'à 220 000 tonnes les bonnes années.
Mais, elle reste en deçà des objectifs tracés par les pouvoirs publics pour porter à au moins 8-10 kg de poisson consommé par an par chaque algérien.
Programme «ambitieux»
Pour développer le secteur et l'intégrer dans la dynamique du développement national, un programme devant permettre la production de quelque 274 000 tonnes de poisons a été mis en place par le ministère de tutelle.
Lancé depuis l'année 2000, ce programme, intitulé «Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture», vise à valoriser la ressource halieutique, tant maritime que continentale, pour atteindre à l'orée 2025 une production d'environ 221 000 tonnes pour la pêche maritime et 53 000 tonnes pour la pêche continentale à travers les différents projets d'aquaculture.
Un projet ambitieux, mais qui, selon les spécialistes, n'a pas encore atteint ses objectifs : selon un récent bilan du syndicat national des marins-pêcheurs, seuls 25 % des ressources halieutiques disponibles sont exploités. «Non, il n'y a pas de surpêche en Algérie», estiment des membres du Syndicat national des marins-pêcheurs, qui pointent cependant leur accusations sur certaines méthodes de pêche répréhensibles comme la pêche à la dynamite.
Il va sans dire que celle-ci détruit non seulement les stocks de poissons migrateurs comme les demersaux, les poissons sédentaires près des côtes, mais, surtout, l'environnement marin, et, donc, menacent l'existence même des différentes espèces de la faune et la flore marine des côtes algériennes.
Pour autant, du beau poisson, cela existe sur nos côtes, et les chaluts qui vont toujours aux mêmes cales depuis près d'un siècle faute de recherches de nouvelles cales, rapportent quotidiennement de beaux spécimens, même s'ils «vendent chèrement leur peau» : badèche, mérous, rouget de roche, pagre, dorade, denti, bar, langouste, merlan, et autres crevette royale.
A plus de 900 dinars le kilogramme, ce type de poisson arrive, cependant, rarement dans l'assiette des salaires moyens, qui «ne parviennent même pas à consommer plus d'une fois par semaine un kilogramme de sardines», estime un habitué des marchés aux poissons à la pêcherie d'Alger où quelqu'un avait dit, il y a longtemps, comme une terrible prémonition, que «la sardine est sortie prendre un bain de soleil du côté de la plage du Bastion 23». Le poisson est devenu, en attendant la concrétisation des projets du ministère de la pêche, «un produit alimentaire de luxe» en Algérie, et le taux de consommation, selon les exigences de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), reste très bas, avec seulement 5,5 kg par habitant et par an.


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