, La ville garde jalousement ses traditions et dans chaque famille, les fêtes sont synonymes de retrouvailles, de liesse populaire et de piété. Ici la fête du Mouloud revêt un caractère particulier. Dans chaque maison, il y a une intense activité pour la préparation du repas. La Nouvelle République a été invitée chez un vieille famille milianaise. El Hadja Amina, entourée de ses filles, me confie : «Chez nous, les traditions sont sacrées et chaque occasion comme l'Achouara, Leïlat El Qadr, tous les membres de la famille assistent à la fête, ainsi que les voisins. Pour célébrer la naissance du Prophète, on prépare deux plats : la rechta avec du poulet et la tebeïkha. Après le repas, tous les invités se rassemblent dans la grande pièce du salon, pour la cérémonie du thé et de la limonade spécialement préparée pour la circonstance (cherbet), en goûtant à la pâte de raisin avec des amandes (spécialité milinaise), c'est au tour d'El Hadja d'entamer des chants à la gloire du Prophète et les refrains sont repris par tous les présents. Les jeunes filles ainsi que les enfants attendent avec impatience la cérémonie du henné». En ville, il y a beaucoup de monde devant la grande mosquée Sidi Ahmed Benyoucef, car tout le monde attend l'arrivée de la «Menara» richement décorée, qui visite tous les quartiers de la ville, précédée par la zorna du cheikh Guemouri, élève du célèbre Brazi connu à travers toutes les régions du pays. Le matin, dans tous les foyers, c'est la préparation de la tamina qu'on déguste, accompagnée d'un verre de thé ou de café. Des troupes artistiques avec zorna et surtout menara a reçu de nombreuses familles venues goûter aux charmes d'une tradition restée vivace au sein des Milianois. Cette caravane dirigée par M. Landjerit, président de l'association El Menara, a été accueillie par des youyous et de nombreuses personnalités du monde culturel et religieux.