Lorsqu'il avait annoncé l'acquisition de l'américain Tercica, en 2008, Ipsen avait dit vouloir atteindre 300 millions de dollars de ventes en Amérique du Nord en 2012 et retourner en 2011 à ses niveaux de marges opérationnelles de 2007. L'action, en baisse dès l'ouverture, cédait 4,02% à 35,8 euros vers 9h20 quand le CAC 40 montait de 1,24% et l'indice sectoriel européen de 0,64%. Après sa progression de 38,5% en 2009, elle cède près de 7% depuis le début 2010. Jean-Jacques Le Fur (Oddo), analyste chez Oddo Securities, observe que “la non confirmation des objectifs 2011 et 2012, compte tenu des conditions actuelles, est mal prise” mais il relève que “le consensus était déjà en dessous de la prévision de marge faite par le groupe” et qu'il “n'y a pas de message sous-jacent du groupe disant qu'il ne donnera plus de guidance pour 2011 et 2012”. S'agissant de 2009 “il n'y a ni bonnes ni mauvaises surprises” et 2010 “semble être globalement en ligne par rapport aux consensus des analystes”, ajoute Jean-Jacques Le Fur. De son côté, Sébastien Malafosse, analyste chez Natixis Securities, note que “les chiffres ne sont pas mal sur le deuxième semestre mais le non maintien des prévisions à moyen terme devrait décevoir”. Maintien du ratio R&D En publiant lundi un bénéfice net part du groupe en hausse de 6,8% pour 2009 et le versement d'un dividende de 0,75 euro au titre de cet exercice, Ipsen a dit tabler pour 2010 sur une hausse proche de 10% des ventes de médecine de spécialité mais sur une baisse en médecine générale comprise entre 5 et 7%. Au total, les ventes de médicaments du laboratoire spécialisé dans l'oncologie, l'endocrinologie, la neurologie et l'hématologie, devraient croître de 3 à 5% en 2010. En 2009, elles ont progressé de 7,6% à taux de changes constants. Les trois médicaments phares d'Ipsen sont le Somatuline, utilisé contre les tumeurs neuroendocriniennes, la toxine botulique Dysport et l'Increlex, un traitement des retards de croissance. Le résultat opérationnel récurrent ajusté 2010 est prévu en croissance d'environ 15%, comparé à un résultat opérationnel récurrent ajusté de 144,4 millions d'euros en 2009. L'an dernier, Ipsen a accru son bénéfice opérationnel ajusté de 1,2% à 183,6 millions d'euros. Le bénéfice net ajusté par action 2010 devrait être quasiment stable en 2010 par rapport à un résultat net ajusté récurrent par action de 1,60 euro en 2009. Ipsen prévoit pour 2010 un maintien du ratio de dépenses de recherche et développement entre 19 et 21% de son chiffre d'affaires. En 2009, ses dépenses de R&D ont représenté 19,1% des ventes à 197,3 millions d'euros. Au 31 décembre 2009, la trésorerie nette s'élevait à 185,6 millions d'euros, comparée à une trésorerie de 66,2 millions une année plus tôt, retrouvant ainsi un niveau proche de ceux atteints antérieurement aux acquisitions nord américaines de 2008.