Le Forum d'El Moudjahid, en collaboration avec l'Association Machaal Echahid, ont commémoré, hier, 27 novembre, le 192e anniversaire de la deuxième allégeance (Moubayaa) à l'Emir Abdelkader. Cet événement historique collé à la nation algérienne en «gestation», c'est-à-dire la création de la première structure centrale d'un Etat algérien moderne sous la bannière du grand héros de la résistance populaire contre le colonialisme français, à savoir, l'Emir Abdelkader El Djazaïri. La conférence a été animée par l'ancien ministre de la Poste et de télécommunication, Boudjemaa Haichour. Le thème en rapport avec le 192 e anniversaire de la deuxième allégeance à l'Emir Abdelkader, a été abordé dans le sillage des enjeux stratégiques et géopolitiques dont l'Algérie est impliquée d'une manière directe au niveau de la région de l'Afrique du Nord mais aussi au niveau international. Haichour a soulevé la question qui a tout le temps été la source des tiraillements qui ont impactés les rapports algéro-français, à savoir la nature historique de l'Etat algérien entre sa définition comme une nation toute achevée et la démarche des historiens négationnistes qui ont fait du scepticisme leur idéologie afin de reconstruire fallacieusement et d'une manière mensongère leur corpus historique en rapport avec l'Algérie qu'on lui enlevé abusivement son caractère d'Etat-nation. L'animateur de la Conférence, Boudjemaa Haichour en l'occurrence, a rappelé qu'avec l'Emir Abdelkader, l'Algérie a pu «asseoir les jalons d'un Etat moderne dont les frontières étaient bien illustrées et délimitées et reconnues». La Nation s'est cristallisée avec la proclamation de la (Moubayaa) à l'Emir Abdelkader. Cette étape avait signé selon l'intervention de l'animateur Haichour la naissance d'un corps politique qui s'intitulait «la Nation algérienne». Haichour avait rappelé dans le sillage de la conférence dédiée à la vie politique de l'Emir Abdelkader et sa résistance héroïque qu'il avait mené que cette nation avait ses profondeurs et prolongements qui remontent à des milliers d'années. Boudjemaa Haichour a fait le lien entre la notion de la Nation et l'emprisonnement de Jugurtha dans des conditions humiliantes par ceux qui se positionnent aux côtés du sionisme et soutiennent le Makhzen dans son entreprise coloniale. Le conférencier est revenu l'étape cruciale qui a permis à l'Emir Abdelkader de devenir l'homme politique mais aussi un homme d'esprit qui allait donner une grande leçon de tolérance et de bravoure y compris dans ces guerres avec le colonialisme français.Dans ce sens, Haichour a souligné que «La Moubayaa s'effectue en deux fois (allégeance et confirmation), la 1ère par les siens le 27 Novembre 1832, ensuite par l'ensemble des tribus avoisinantes le 4 Février 1833. C'est une investiture et d'allégeance de bonne Gouvernance organisée à Ghris sous la derdara sorte d'arbre (frêne). La Moubayaa chez l'Emir est une symbolique équivalente au suffrage universel moderne. Le peuple prête allégeance publiquement à l'autorité qu'il a choisie», a-t-il expliqué. La deuxième Moubayaa est une sorte de légitimation politique du pouvoir de l'Emir Abdelkader et de sa volonté de mener sa résistance sans relâche contre l'envahisseur de l'époque, à savoir le colonialisme français. Le conférencier a tiré à boulets rouges sur les semblants historiens qui sont obnubilés par un sentiment de haine et animés par la nostalgie de l'Algérie française.