Que savent-ils de leurs chouhada ? Que connaissent-ils du 20 Août 1956 ? Que représente pour eux le 1er-Novembre 1954 ? Pas grand chose ! On leur a brouillé les pistes. En conséquence, ils sont analphabètes en ce qui concerne leurs propres chouhada, leurs vaillants moudjahidine ? Alors là, des questions s'imposent ! A qui la faute ? Le système éducatif et notamment l'enseignement de l'histoire par ceux qui ont survécu durant la Guerre de libération nationale qui devait servir de cordon ombilical entre la génération de Novembre et celle d'aujourd'hui n'a pas été respecté. La preuve, et nous ne cesserons jamais de le dire, la ville de Bordj-Ménaïel demeure la seule commune en Algérie qui ne possède pas de stèle en hommage aux chouhada, et quand on dit «stèle» cela veut insinuer une plaque commémorative où seront inscrits les noms et prénoms. La Nouvelle république s'est permis de donner les noms de chaque chahid de la région : Ghalem Saïd, Ghalem Boualem Alouane Ahmed, Afiri Rabah, Aït Kacem Med, Aïssaoui Med, Djoumi Ahmed, Dridi Me, Dridi Rezki, Dourari Med, Dridi Louanès, Dali Ali, Djelfi Ali, Djerroud Laïd, Cherifi med, Cherifi Aïssa, Cheradi Menouar, Abaziz Louanès, Abaziz Slimane, Abbas Abdelkader, Aberkane Rabah, Abaziz Ahcène Benmechiche, Benmansour Sadek, Bouhraoua Med Bouzane Belkacem, Bouiri Boualem, Boussa Med, Med Bouderba Benmechiche, Med Seghir Bechla Rabah Bouchourak Ali, Ahouchikh Saïd, Achtiouane Slimane, Akroum Abdelkader, Arif Mohamed Aïssaoui Abdellah, Arroure Med, Aït Amar Mustapha, Aït Kacem Med, Dekkar Ali, Boubagha Saïd, Chendri Boualem, Bouhamadouche Saïd, Bouhamadouche Djelloul, Boussaâdi Rabah, Badri Rabah, Babaci Ali Bouzbidi Med, Boussalah Moussa, Amraoui Med, Khoudi Saïd. Benmechiche Med Seghir, Takdjerad Salah, Meftah Ahmed, Mokhfi Amar, Bessami Ali, Kaddour Achour, Tahanout Saïd, Hachemi Hamoud, Kentour Saïd, les frères Hamzaoui, les frères Toumi Belaouche et des dizaines et des dizaines d'autres qui, dans chaque colline, chaque douar, chaque dechra, chaque sentier, et chaque oued racontent l'histoire de ces chouhada et de ses moudjahidine, de ses combattants de la justice qui ont affronté avec courage et conviction l'envahisseur colonial. Des accrochages violents ou simplement des tirs courageux de nos vaillants moussebilines cernés soit dans un abri, soit dans une casemate n'ayant pour tout et en tout que des fusils de chasse, des couteaux, quelques grenades et quelques cartouches à aligner contre l'armada de l'armée française constitutionnelle, de l'artillerie lourde, des FM, des armes automatiques, des gaz asphyxiants, des bidons de napalm et une panoplie d'avions. Les chouhada de l'Algérie sont la fierté de tout un peuple, l'emblème national, l'amour du pays et l'hymne Kassaman, les liens de sang des Algériens à chaque événement historique tel que le 20 Août 56, 5-Juillet 1er Novembre, 19 Mars. Nous avons droit à un rituel qui ne change jamais depuis l'indépendance : l'APC de Bordj-Ménaïel, à l'instar des autres communes, est conditionné à reproduire le même rituel, à savoir : dépôt des gerbes de fleurs, levée des couleurs et après… plus rien. La gerbe de fleurs devrait être déposée au monument à la gloire des martyrs et non au cimetière de Bousbaâ où sont enterrés des chouhada car le cimetière Lalla-Aïcha se trouve qu'il existe plus d'une vingtaine de chouhadas qui reposent en paix à l'image des Dichou Ali, Mokhfi Amar, Bengriche, Talamali, Bouhamadouche Djelloul, les deux frères Benmechiche et d'autres.