En effet, cet écrivain, qui a laissé de nombreux contes passionnants, était l'une des figures littéraires les plus connues de la deuxième moitié du XIXe siècle. Une vie bien remplie Né à Paris au sein d'une famille d'érudits, Prosper Mérimée avait fait de bonnes études de droit tout en menant une vie mondaine, fréquentant les salons littéraires, où il rencontra, notamment les écrivains Victor Hugo, Alfred de Musset et Henri Beyle Stendhal. Il attribua, d'ailleurs, ses premières publications, le Théâtre de Clara Gazul (1825) et la Guzla (1827), à des auteurs aussi imaginaires qu'exotiques. Mais cette mystification littéraire avait fait grand bruit et attira bientôt sur lui l'attention du large public. En 1828, il avait fait représenter la Jacquerie, scènes féodales, où il tâcha – selon ses propos – de «donner une idée des mœurs atroces du XIVe siècle». Prosper Mérimée publia, ensuite, un essai historique, la Chronique du règne de Charles IX (1829), ouvrage essentiellement constitué de portraits et de scènes typiques dans lesquelles l'histoire semblait n'être qu'un prétexte. Missions historiques Favorable au régime de la monarchie de Juillet lors des événements de 1830 qui avaient secoué le royaume de France (et toute l'Europe également) – que gouvernait Charles X (1824-1830) auquel succéda son cousin Louis-Philippe (1830-1848) --, il prit, alors, ses distances avec le mouvement romantique. Il fut nommé à différents postes dans la haute administration puis, en 1834, inspecteur général des Monuments historiques. Cette fonction le mena à parcourir toute le territoire français dans toutes les directions pour y recenser les monuments en péril. Cela lui a permis de sauver de nombreux vestiges médiévaux. Prosper Mérimée fut élu à l'Académie française, en 1844. Il bénéficia de l'appui de la future impératrice Eugénie, femme de Napoléon III qui avait usurpé le pouvoir après son coup d'Etat de décembre 1851. Après ce changement de régime politique au bénéfice du neveu du célèbre Napoléon Bonaparte, l'écrivain siégea au Sénat et devint un proche de l'empereur Napoléon III, avec lequel il projetait même d'écrire un livre sur le dictateur romain le tout aussi célèbre Jules César. Prosper Mérimée devait mourir dans la ville de Cannes quelques jours seulement après la chute de l'Empire français, en septembre 1870, à l'issue de la guerre franco-allemande gagnée par la Prusse qui enleva les deux provinces d'Alsace et de Lorraine à la France vaincue et humiliée. Un maître de la nouvelle Auteur prolifique, Mérimée devait, surtout, sa célébrité à des nouvelles d'inspiration très diverse, écrites dans un style remarquable de concision. La plupart d'entre elles sont d'abord publiées en revue (notamment dans la célèbre Revue des Deux-Mondes). Paraissent, ainsi, en 1829, l'Enlèvement de la redoute, Mateo Falcone et Tamango. En écrivant les Ames du purgatoire (1834), qui reprenait le mythe de Don Juan, Mérimée s'orienta vers la nouvelle fantastique, un genre où il atteignit la perfection avec la Vénus d'Ille (1837), qu'il considérait comme son chef-d'œuvre. Cette nouvelle, qui racontait à mots voilés le meurtre d'un jeune homme par une statue antique, représentait, effectivement, une excellente illustration du récit fantastique et de l'«inquiétante étrangeté» qui le caractérisait. Mérimée persistait dans cette voie avec deux autres nouvelles, Lokis (1869), qui s'inspirait d'une légende lituanienne (l'histoire d'un monstre né d'une femme et d'un ours), et la Chambre bleue (posthume, 1873). Parmi ses autres réussites, on peut citer Colomba (1840), récit écrit au retour d'une mission archéologique en Corse et qui raconte une histoire d'honneur et de vendetta. C'est, cependant, Carmen (1845), inspirée par ses voyages en Espagne, qui reste son œuvre la plus connue. Cette nouvelle, dans lequel José Navarro raconte comment l'amour d'une gitane l'a conduit au banditisme puis au meurtre, est une variation tragique sur le thème de la déchéance par l'amour, et d'une certaine manière, une satire des idéaux romantiques. On doit, par ailleurs, à Mérimée une importante correspondance (qui a fait l'objet d'éditions posthumes), des notes de voyage (consacrées à l'ouest de la France, à l'Auvergne, au Limousin et à la Corse), des ouvrages d'érudition historique et des traductions (d'écrivains russes, notamment). L'œuvre de Mérimée a fait l'objet de nombreuses adaptations musicales, théâtrales, chorégraphiques et cinématographiques qui ont rencontré un succès certain. œuvres de Prosper Mérimée Prosper Mérimée écrivit plusieurs œuvres d'inégale valeur où il y avait, également, quelques-unes qui eurent un énorme succès littéraires et populaires aussi. Dans ce registre, on pourra citer la Chronique du règne de Charles IX (1829), les Ames du purgatoire (1834), la Vénus d'Ille (1837), et, surtout, Colomba (1840) et Carmen (1845). En dehors de ces œuvres qui furent accueillies de façon enthousiaste parmi la critique et le large public, prosper Mérimée avait, également, laissé d'autres écrits. Voici, d'ailleurs, les principaux titres : le Théâtre de Clara Gazul (1825), la Guzla (1827), la Jacquerie, la Famille Carvajal (1828), Mateo Falcone, Vision de Charles XI, l'Enlèvement de la Redoute, Tamango (1829), le Vase étrusque (1830), Lettres d'Espagne (1831), Mosaïque, la Double méprise (1833), Notes de voyages (1835-1840), Arsène Guillot (1844), la Littérature en Russie, Nicolas Gogol (1851), Épisode de l'histoire de Russie, les Faux, Démétrius (1852,), Lokis, Djoumane (posthume, 1869).