L'engagement annoncé par Israël relatif à un gel partiel de la construction de colonies dans les territoires palestiniens occupés semble être de la poudre aux yeux au vu de la réalité sur le terrain. Ce qui n'augure rien de bon pour la relance du processus de règlement pour l'avènement d'une paix au Proche-Orient via la reprise des négociations directes ou indirectes entre Palestiniens et Israéliens. Cela d'autant plus qu'après les atteintes perpétrées à El-Qods, la récente décision d'Israël de construire près de 112 logements intervient au moment où l'Autorité palestinienne et la Ligue arabe avaient annoncé, mercredi dernier, leur accord quant à la reprise des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens. Une annonce qui arrive au moment de la visite du vice-président américain, Joe Biden, ces jours-ci au Proche-Orient, pour raffermir la voie menant à des discussions indirectes entre Palestiniens et Israéliens. Les discussions proposées par l'administration américaine et acceptées par les Palestiniens et la Ligue arabe semble ne pas intéresser le gouvernement israélien. Ce dernier l'affiche clairement par sa répression au quotidien des Palestiniens, la construction de nouvelles colonies et logements en Palestine occupée, et, de surcroît, le maintien de son embargo contre Ghaza . «La direction palestinienne a décidé de donner une chance à la suggestion américaine d'aboutir à un accord en conduisant des discussions indirectes avec Israël», a déclaré, dimanche, Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Des discussions, pour rappel, interrompues en décembre 2008 suite à l'agression israélienne contre Ghaza. Il est à noter que l'avènement de Netanyahu à la tête du gouvernement israélien a affermi la politique adoptée par Israël. Sur les questions de fond abordées dans les différents processus de négociations entre Palestiniens et Israélien, les différents gouvernements israéliens s'accordent. Des questions ayant trait au refus de l'application du droit international garantissant le retour des réfugiés palestiniens, la souveraineté d'un Etat palestinien voisin à l'Etat d'Israël, dans le cadre de la solution visant l'existence de deux Etats sur les terres de Palestine. Pour M. Abd Rabbo, il est «peu probable que ces négociations indirectes avec le gouvernement (de Benjamin Netanyahu) réussissent». Une déclaration qui se veut plus à l'adresse de Washington qui peine à convaincre son allié Israël à faire preuve de bonne volonté politique pour la relance des négociations indirectes, pourtant une initiative américaine. Des difficultés qui vraisemblablement ne semblent pas inquiéter outre mesure Washington au vu de sa souplesse dans son traitement de l'intransigeance d'Israël. Cela au moment où la partie palestinienne, via M. Abd Rabo, a affirmé que ces discussions devraient se focaliser prioritairement sur les frontières finales d'un Etat palestinien et d'indiquer que la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris à El-Qods-Est, «rend impossibles des négociations directes avec les Israéliens».