Le solde des échanges commerciaux de la France a accusé un déficit de 3,681 milliards d'euros en janvier et celui du mois précédent a été révisé légèrement à -4,155 milliards au lieu de -4,266 milliards annoncé en première estimation il y a un mois, selon des données CVS/CJO publiées par les Douanes. Dix économistes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à un déficit de 4 milliards d'euros, leurs estimations s'échelonnant de 3,2 à 5 milliards. «Ces données confirment la reprise des échanges qui restent toutefois bien en deçà de leur niveau d'avant la crise», relève Nicolas Bouzou du cabinet d'analyse Asterès. «Entre le point haut atteint début 2008 et le mois d'avril 2009, les exportations avaient chuté de 27% et depuis avril, elles n'ont progressé que de 10%», rappelle-t-il, ajoutant que la lenteur de la récupération se traduit par une croissance extrêmement lente de la production industrielle. La statistique de la production industrielle de janvier sera publiée mercredi par l'Insee. En janvier, selon les chiffres des Douanes, les exportations FAB en données CVS/CJO ont atteint 30,176 milliards d'euros (contre 29,394 milliards en décembre, 28,962 milliards en première estimation) tandis que les importations se sont élevées à 33,857 milliards d'euros (33,549 milliards le mois précédent). «Le meilleur est à venir» «Les exportations de produits manufacturés progressent nettement, en raison des fortes poussées des ventes aéronautiques, chimiques et pharmaceutiques», relèvent les Douanes dans un communiqué. En janvier, la France a vendu 19 Airbus qui lui ont rapporté 1 340 millions d'euros. «Même si les exportations de décembre apparaissent plus élevées (27 Airbus et 1 442 millions d'euros), les ventes de janvier doivent être considérées comme très dynamiques, comparé aux mois de janvier des années antérieures», soulignent les Douanes. «Les exportations ont été pour un large part portées par les très bonnes ventes d'Airbus et les exportations de vaccins mais c'est toujours le calme plat du côté des métaux, des ventes de véhicules ou des machines industrielles et le tableau sectoriel est donc contrasté», note Nicolas Bouzou. Les ventes de vaccins ont atteint 380,3 millions d'euros en données brutes en janvier après 300 millions en décembre, soit trois fois plus que la moyenne mensuelle de 2008. «Le meilleur est sans doute à venir pour le commerce extérieur avec la dépréciation de l'euro», anticipe Nicolas Bouzou. Le recul de l'euro, s'il se prolonge, ce qui apparaît probable au vu de la gravité de la crise des pays d'Europe du Sud, va donner un coup de fouet aux exportations d'ici l'été, estime-t-il. «Une dépréciation de 10% du taux de change effectif de l'euro entraîne une accélération du PIB d'au moins 0,2 point», rappelle l'économiste. «C'est au moins aussi efficace qu'un plan de relance et cela ne coûte rien aux finances publiques.» L'euro s'est déprécié de près de 10% contre le dollar depuis la fin novembre.