La baisse des exportations a été freinée en février en Allemagne en dépit de la crise économique mondiale, mais les importations ont chuté nettement plus qu'attendu, selon les données publiées mercredi par l'Office fédéral de la statistique. Cela permet à l'excédent commercial allemand de remonter à 8,9 milliards d'euros en février en données corrigées des variations saisonnières, plus que prévu par les économistes qui avaient tablé sur 7,5 milliards. Le solde commercial de janvier a été révisé et ressort finalement à 6,8 milliards d'euros contre 8,3 milliards initialement annoncé. L'Allemagne est le premier exportateur mondial. La crise économique devrait se traduire cette année par un recul à l'export qui pourrait atteindre 15%, selon des données publiées le mois dernier par la fédération allemande du commerce de gros et du commerce extérieur BGA. "Il convient d'envisager une dégradation marquée des exportations, le commerce mondial s'est vraiment effondré ces derniers mois", a commenté Jürgen Michels, économiste de Citigroup. "Il semble que la récession a empiré au premier trimestre. L'activité économique a dû se contracter d'environ 2,5% en raison de la chute des exportations et de l'investissement." La France a aussi publié mercredi les chiffres de son commerce extérieur pour février. Le déficit des échanges commerciaux s'est accentué à 4,107 milliards d'euros, contre 3,714 milliards en janvier. Les importations ont diminué à 32,968 milliards d'euros contre 33,006 milliards. En Allemagne, les exportations ont baissé de 0,7% seulement en février par rapport à janvier, alors que les économistes s'attendaient à ce qu'elles reculent encore de 3,7%. Le chiffre de janvier a été révisé en nette baisse. Les exportations ont en définitive accusé une chute de 7,4% ce mois-là par rapport à décembre, contre un recul de 4,4% initialement rapporté. Les importations ont chuté de 4,2% après une baisse de 1,8% le mois précédent. Les économistes s'attendaient à une poursuite de la dégradation nettement moindre de 2,0% en moyenne. Reflet du ralentissement prononcé des échanges mondiaux, le spécialiste de la logistique HHLA - implanté à Hambourg, le deuxième plus grand port d'Europe derrière Rotterdam - a déclaré la semaine dernière qu'il s'attendait cette année à un recul sensible des volumes pour le transport maritime entre l'Asie et l'Europe et pour les échanges avec la Baltique.