Cette réunion, qui va passer en revue la réalité de la coopération régionale entre les responsables des pays précités, fera le bilan des actions entreprises depuis le lancement de ce partenariat régional. Par la même occasion, les carences s'y rapportant seront identifiés. Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et leur homologue algérien évalueront la situation qui prévaut dans la région du Sahel sur fond des derniers développements. La recrudescence des actes terroristes et le traitement des crises liées à la prise d'otage des Occidentaux par les terroristes, les liens avérés entretenus par ces derniers avec le crime transnational et le trafic de tous genres dont la drogue et les armes, sont autant de dossiers lourds qui interpellent les responsables des pays du Sahel à consentir davantage d'efforts dans le cadre du partenariat régional, l'ultime voie à même d'assurer la sécurité et la stabilité de la région. Ce sera par conséquent le socle par lequel se consolidera la sécurité et la stabilité des pays du Sahel. D'autres défis tout aussi déterminants pour le devenir de la région sont venus s'inviter à cette rencontre, comme le développement socioéconomique et la coopération régionale, appelée à connaître une intensification au vu des exigences de l'heure. Pour sa part, Alger, qui voit dans cette rencontre un prélude à un «saut qualitatif» de ce partenariat régional, est dans la même longueur d'onde que les pays du Sahel au vu de la présence des ministres des Affaires étrangères de ces pays dans la capitale algérienne. Ce qui renseigne, on ne peut mieux, sur l'appréciation des pays du Sahel du rôle de l'Algérie sur les questions liées à la sécurité, au développement et de surcroît au maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Un rôle qui par sa pertinence sur le plan régional, voire continental, lui a valu la place d'un acteur incontournable pour ses voisins. A cela vient s'ajouter la reconnaissance par ces derniers de l'approche politique algérienne dans ses relations extérieures fondée sur le respect de la souveraineté des Etats et le respect des engagement bilatéraux et multilatéraux. Soucieux de voir ce partenariat se consolider en vue de booster d'autres voies en réponse aux impératifs de l'heure au vu de nouvelles donnes sur le plan régional, continental et même mondial, les ministres des pays du Sahel sont appelés à rehausser cette coopération et revoir certaines mesures et accords de ce partenariat pour le renforcer. Cela d'autant plus depuis les derniers développements liées au rôle joué par l'axe Paris-Bamako dans la libération de l'otage français Pierre Camatte. Ce dernier a été libéré par les terroristes d'Al-Qaida au Maghreb suite à la satisfaction de leur exigence de la libération de leur acolytes détenus par le Mali, des terroristes réclamés par la justice de deux pays voisins, la Mauritanie et l'Algérie. Un précédent mettant à mal la coopération bilatérale, régionale, voire même internationale dans la lutte antiterroriste. Cela d'autant plus que le rôle de Paris dans cette affaire n'est pas du tout fortuit, concernant la prise de décision du président malien. C'est en effet Paris qui l'a amené à répondre favorablement aux exigences des terroristes, dévoilant, ainsi, les desseins inavoués de l'Elysée dans sa politique de lutte contre le terrorisme en faisant fi des règles, des accords et des conventions internationales s'y rapportant. Le rejet de tout velléité d'ingérence dans la région a été, par ailleurs, la principale réaction au rôle joué par Paris dans cette affaire, rejet exprimé par Alger et Nouakchott concernés directement dans cette affaire du fait de la libération par Bamako de terroristes qui étaient réclamés par les justices algérienne et mauritanienne. La non-ingérence d'un pays tiers dans la région du Sahel est de la responsabilité des pays concernés, à savoir le Tchad, le Mali, Burkina Faso, l'Algérie, la Libye, le Niger et la Mauritanie. Ces derniers, sur le plan de leur relations dans les cadres bilatéral et régional doivent œuvrer à des actions et mesures à même de relever les défis qui s'imposent à eux, sur la base des règles et des conventions internationales adoptés par ces pays mêmes. Cette rencontre aura à neutraliser les voies menant aux interférences liées aux desseins inavoués de pays puissants pour la réalisation de leurs intérêts, souvent dans des situations chaotiques de conflits et de tensions dont ils sont à l'origine.