Troisième cause de mortalité dans le monde, les accidents de la circulation routière ont tué en Algérie durant l'année écoulée plus de 4 600 personnes et causé des blessures et handicaps à près de 73 000 autres. En effet, le problème devient de plus en plus inquiétant et nécessite des solutions efficaces auxquelles sont censés s'impliquer plus d'acteurs que les services de sécurité et la Justice. Près de 50 participants représentant plusieurs institutions et la société civile prennent part depuis hier à l'Ecole nationale des enseignants (ENS) à Bouzaréah (Alger), à deux journées d'étude consacrées à la sécurité routière. La manifestation qui prendra fin cet après-midi devrait se conclure par un ensemble de recommandations dont la plus importante est une proposition qui sera transmise au ministre de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid, concernant l'enseignement de la sécurité routière parmi les matières du programme de scolarité dans les trois paliers, soit du préscolaire au baccalauréat. Impliquer l'école est donc l'une des solutions que les acteurs de la sécurité routière qualifient «d'efficace» et ce, par le biais de la sensibilisation et l'éducation des enfants dès leur jeune âge sur «une bonne conduite pour la conduite». Pour le directeur de l'ENS, Abdellaha Koli, il s'agit de toute une culture routière à injecter dans l'esprit des enfants. «Préparer le comportement idéal qu'il faut avoir au volant car même si la répression est importante, la sensibilisation demeure encore plus importante» a-t-il affirmé lors de l'ouverture hier du séminaire et des ateliers spécifiques. La préoccupation n'est pas moins intense pour les Scouts musulmans, organisateurs de la rencontre et qui participent également à la compagne nationale de sensibilisation lancée par la Radio nationale depuis le mois de janvier. «Avec huit millions d'élèves et leurs parents encadrés par 400 000 enseignants le message pourra circuler dans plus de 20 millions de familles» a déclaré Noureddine Benbraham, commandant général des scouts algériens. Pour le représentant de l'office nationale de la sécurité et de la prévention routière, Abdessalem Hariti, ce sont plusieurs milliards de dinars perdus annuellement pour la prise en charge des victimes des accidents de la route qui ont atteint 4 607 morts, 70 000 blessés et 3 000 handicapés durant l'année écoulée. Pour sa part, le chef de département de la sécurité routière au commandement de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Bellouti a noté que les accidents de la route qui étaient il y a quelques années à la 9e , ils sont actuellement la 3e cause directe de la mortalité dans le monde.