, L'envolée des prix du poisson, jamais égalée auparavant, est liée, selon le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune, à diverses raisons dont l'intervention des spéculateurs et l'épuisement des richesses halieutiques. Pour étayer ses dires, l'invité de la Chaîne I de la Radio nationale, a expliqué, hier, que la production halieutique s'épuise chaque décennie, «l'année dernière, nous avons constaté un net recul de la production : 190 000 tonnes pour le poisson bleu, 30 000 tonnes pour le blanc et les crustacés, une production qui ne peut satisfaire la demande du marché. Néanmoins, nous pouvons rassurer le citoyen : la production sera abondante et les prix baisseront, cet été», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le ministre de la Pêche mise sur l'aquaculture, où des études de salubrité des eaux d'élevage aquacole ont été lancées, et ce tout au long du littoral national. En sus des projets portant sur l'élevage des poissons, déjà réceptionnés dans différentes wilayas, à l'instar de Aïn Témouchent, Oran, Ouargla et ceux en cours de réalisation, comme c'est le cas à Saïda, Ghardaïa et dans les Hauts-Plateaux. Revenant sur la pêche du thon rouge et sa commercialisation, le ministre a fait savoir que l'Algérie est dans l'attente des conclusions de la Commission scientifique de son département, qui seront dégagées sur la base de la Convention sur le commerce des espèces menacés. «S'il sera décidé d'interdire l'exportation du thon rouge, nous nous plierons à cette recommandation», a-t-il souligné. M.Mimoun a précisé, en ce sens, que «l'Algérie qui a autorisé, depuis 1996, la pêche du thon rouge aux étrangers, a fait en sorte de diminuer leur part, et ce jusqu'à en arriver à une exploitation purement nationale et ce par l'acquisition d'un matériel adéquatat». Sur le registre investissements, M. Mimoun a écarté toute implication des étrangers dans l'exportation des ressources halieutiques, arguant par le fait que ces dernières sont limitées. Il invite, tout de même, les opérateurs intéressés par la construction des infrastructures, à venir investir en Algérie. A une question sur les dettes des pêcheurs, le ministre a éliminé tout effacement, en indiquant, à ce propos, que les pêcheurs ont deux années pour s'en acquitter. Evoquant, enfin, le bilan de son département, M. Mimoun a indiqué qu'un budget considérable est alloué au programme 2010-2014 : 9.7 milliards de dinars consacrés aux études sur l'approvisionnement en ressources halieutiques, 6 milliards de dinars pour la construction d'infrastructures et 1 72 milliard de dinars pour la formation et la recherche scientifique. En outre, d'autres actions sont programmées : la formation de diplômés, un réseau de construction de ports de pêche et de sites d'échouage, des halles à marrées, des laboratoires de contrôle et une flottille de pêche moderne. Le ministre a rappelé, dans ce contexte, le bilan du programme quinquennal 2005-2009 où son secteur a réceptionné 90 % des projets d'investissement soutenus par l'Etat dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009, soit un total de 524 projets sur 582 et 58 projets restants sont en cours d'achèvement, dira t-il. L'intervenant a fait état, également, de nombreuses réalisations, notamment en matière de formation et de recherche, de surveillance maritime et de développement des petits métiers de la pêche.