Les prix du poisson devront rester encore élevés, selon les explications apportées jeudi par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale.Le ministre a indiqué en effet que l'absence des halles à marée et l'excès d'intermédiaires enveniment le marché. Selon M. Mimoune, des études ont été menées pour réaliser 12 halles à marée sur les côtes maritimes algériennes. Interface entre la production et la commercialisation, la halle à marée a pour mission de centraliser et de contrôler, explique-t-il, le débarquement des produits. Les services vétérinaires seront également sollicités pour procéder aux tests sur les poissons pêchés. En disposant de ces structures, les pouvoirs publics projettent de réguler ce marché et d'imposer une fiscalité aux exploitants. «Les halles à marée seront gérées par les communes. Notre objectif est d'assurer une nouvelle organisation à ce marché loin de toute spéculation de telle sorte à répondre aux intérêts des vendeurs et des acheteurs», a-t-il ajouté, persuadé par ailleurs que la tension sur le poisson va perdurer du fait des facteurs naturels. «Les gens confondent souvent notre ressource halieutique avec le linéaire de la côte maritime. Les études effectuées sur la biomasse indiquent que notre ressource s'élève à 600 000 t. Suivant les directives de la FAO, nous ne pouvons en exploiter qu'un tiers, environ 220 000 t par an. Les deux tiers restants sont réservés à la reproduction. En moyenne, l'Algérien consommera 5 kg par an. C'est ce que nous offre la nature. C'est pour cette raison que nous avons à maintes reprises souligné l'importance de développer l'aquaculture afin de satisfaire les besoins des consommateurs», tient à souligner le docteur Smaïl Mimoune au sujet de la capacité de la ressource halieutique. Chiffres à l'appui, il a fait part d'une production avoisinant les 140 000 t en 2008 et 157 000 t en 2006. Les projets lancés pour le développement de l'aquaculture ont permis d'atteindre une production de 2700 t en 2008, ce qui est considéré comme un résultat satisfaisant, selon l'invité de la radio.Le ministère de la Pêche compte également acquérir cette année un navire de recherche de la ressource halieutique afin d'évaluer le stock disponible. «Les recherches seront effectuées par des nationaux et non des bureaux d'études étrangers», a annoncé le ministre de la Pêche.