La flambée des prix du poisson sur le marché national trouve son origine dans l'insuffisance des quantités pêchées. C'est ce qu'a indiqué, hier, Smaïl Mimoune, ministre la Pêche et des Ressources halieutiques. « L'offre est insuffisante. La Méditerranée est oligotrophe, c'est-à-dire ne dispose pas d'assez d'oligo-éléments pour nourrir le poisson. La population augmente chaque année alors que le stock de poissons reste fixe », a-t-il estimé, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale. Les quantités de ressources halieutiques autorisées à la pêche sont de l'ordre de 220 000 t par an en Algérie, soit un ratio annuel de 6,2 kg an et par habitant. « C'est insuffisant. Cela ne peut pas palier la demande du marché local », commente-t-il. La quantité de 220 000 t a été fixée après une étude algéro-espagnole réalisée en 2004. Le ministre a beaucoup insisté sur la diversification de la production nationale à travers la promotion de l'aquaculture afin de faire face à la demande sans cesse croissante en produits halieutiques. « L'Etat ne doit pas se désengager totalement. Il doit accompagner les investisseurs avec des mesures incitatives. Nous avons dégagé une enveloppe de 2 milliards de dinars. Nous sommes en train de réaliser des fermes pilotes de recherche et de démonstration sur l'élevage des moules, des huîtres, des daurades et des crevettes », précise-t-il, en rappelant qu'une étude pour l'identification des sites disponibles avait été réalisée et des expériences menées dans différentes régions. Ceci a débouché, selon le ministre, sur des projets d'aquaculture, notamment ceux de Tizi Ouzou, Béjaïa, Aïn Témouchent et Oran. L'invité de la radio n'a pas manqué de relever le manque de marchés de gros. Pour y remédier, 13 marchés de gros de poissons seront réalisés à l'horizon 2015. Le programme en question est doté d'une enveloppe financière de 480 millions de dinars. Certains projets, déjà en cours de réalisation, particulièrement ceux de Zemmouri (Boumerdès), Bodis (Jijel) et Collo (Skikda), devront être réceptionnés avant fin 2010, souligne le ministre, pour qui ces espaces permettront à la fois le contrôle de la qualité et de la quantité de produits pêchés ainsi que la régulation de l'activité de la pêche. Smaïl Mimoune a également déploré le manque de professionnalisme des pêcheurs ainsi que les pratiques archaïques dans la pêche à la sardine. A ce propos, il dira que son département a consenti des efforts dans le sens de la modernisation de la flotte ainsi que l'acquisition d'un matériel informatisé.