Vitus Béring (Vitus Jonassen Béring) (parfois écrit Behring) est né le 12 août 1681, à Horsens dans le Jutland (royaume du Danemark). Il est mort le 19 décembre 1741 sur l'île Béring, près de la péninsule du Kamtchatka (Sibérie orientale). Il était un explorateur danois qui avait mené ses voyages avec courage et passion au service de la marine de la Russie tsariste. Il avait acquis avec beaucoup de mérite le grade de capitaine-komandor de bateau et était beaucoup plus connu parmi les marins russes de la flotte impériale sous le nom d'Ivan Ivanovich. Un marin passionné par la mer C'est ainsi qu'après un long voyage au pays des Indes, Vitus Béring résolut de s'engageer dans la marine du tsar de l'époque, puis de l'empereur Pierre Ier le Grand, le grand fondateur de la Russie moderne, en 1703. Il accomplit ses services dans la flotte de la Baltique durant la guerre du Nord. Entre les années 1710 et 1712, ce grand explorateur passionné par la mer, se mit au service dans la flotte russe de la mer d'Azov. Il prit part, notamment, à la Guerre russo-turque de 1710-1711 pour la suprématie de cette mer intérieure, dans le cadre de la fameuse Question d'Orient, qui mit en conflit l'Empire ottoman à la Russie des Romanov. Son séjour au pays du froid l'amena à se marier aévec une Russe du pays. Plus tard, en 1715, il fit une brève visite dans sa ville natale qu'il n'allait jamais plus revoir, entraîné par ses lointaines expéditions au-delà des mers. Une série d'explorations sur la côte septentrionale du continent asiatique lui permit, ainsi, d'accomplir son premier voyage dans la contrée du Kamtchatka qui se trouve à l'extrême sud-est de la vaste Sibérie. Première expédition En 1725, sous les auspices du gouvernement russe et de Pierre le Grand, il alla par voie terrestre à Okhotsk, traversa la mer d'Okhotsk vers le Kamtchatka et construisit le navire Sviatoi Gavriil (Saint-Gabriel). En 1728, à bord de ce bateau, Béring navigua vers le nord jusqu'à ce qu'il ne vit plus de terre dans cette direction (c'est-à-dire qu'il emprunta le détroit de Béring), prouvant ainsi que les continents eurasiens et américains étaient séparés par de l'eau. Il fut néanmoins critiqué à son retour car il n'avait pas vu le continent américain que le brouillard cachait. L'année suivante, il entreprit une recherche afin de trouver le continent américain à l'est de la Russie, mais échoua et ne fit que redécouvrir l'île Romanov, la plus occidentale des îles Diomède, déjà découvertes par Dejnev. En été 1730, Béring retourna à Saint-Pétersbourg. Durant le long voyage en Sibérie qui l'amena à traverser tout le continent asiatique, Béring tomba gravement malade. Cinq de ses enfants moururent pendant le voyage. Seconde expédition Béring fut chargé de mener une nouvelle expédition et retourna à Okhotsk en 1735. Des artisans locaux, Makar Rogachev et Andrey Kozmin, construisirent deux vaisseaux, les Sviatoi Piotr (Saint Pierre) et Sviatoi Pavel (Saint Paul), à bord desquels il appareilla. En 1740, il établit le peuplement de Petropavlovsk au Kamtchatka. À partir de là, il mena une expédition en Amérique du Nord en 1741. Une tempête sépara les deux bateaux, mais Béring aperçut la côte sud de l'Alaska, et un débarquement fut effectué sur l'île Kayak (en) ou dans le voisinage. Sous le commandement d'Alexei Tchirikov, le second bateau découvrit les côtes nord-ouest de l'Amérique du Nord (l'archipel Alexandre c'est-à-dire l'Alaska du sud-est actuel). Ces voyages de Béring et Tchirikov occupèrent une place centrale dans les efforts russes d'exploration du Pacifique Nord. Vaincu par les conditions de voyage extrêmes Béring fut bientôt forcé de faire demi-tour en raison des mauvaises conditions rencontrées. Sur le chemin du retour, il découvrit certaines des îles Aléoutiennes. Un de ses marins mourut et fut enterré sur une de ces îles. Le groupe d'îles correspondant fut baptisé en son honneur (îles Shumagin). Béring tomba malade et ne fut bientôt plus en mesure de commander son navire, qui se réfugia sur une île inhabitée des îles du Commandeur (Komandorskiye Ostrova), au sud-ouest de la mer de Béring. Béring et 28 de ses marins y moururent. L'île porte encore son nom. Une tempête provoqua le naufrage du Sviatoi Piotr, mais le seul charpentier survivant, S. Starodubstev, parvint avec l'aide de l'équipage à construire un petit vaisseau à partir de ce qui avait pu être récupéré au moment du naufrage. Le nouveau bateau mesurait seulement 12,2 mètres et fut aussi nommé Sviatoi Piotr. Des 77 hommes du Sviatoi Piotr, seuls 46 parvinrent à survivre aux difficultés de l'expédition. La dernière victime mourut la veille de l'arrivée. Le Sviatoi Piotr fut en service durant 12 ans, naviguant entre le Kamtchatka et Okhotsk jusqu'en 1755. Son constructeur, Starodubtsev, retourna chez lui couvert d'honneurs et construisit plus tard plusieurs autres navires afin de continuer son activité maritime à la recherche de la gloire. Le bilan des explorations de Béring La valeur des expéditions que mena Béring fut sous-évaluée pendant très longtemps, mais l'explorateur et fameux marin anglais James Cook (1777-1844) prouva l'exactitude de ses observations. De nos jours, le détroit de Béring, la mer de Béring, l'île Béring et le pont de glace du détroit de Béring portent son nom. En août 1991, les dépouilles de Béring et de cinq de ses marins furent découvertes par une expédition russo-danoise. Les corps furent transportés à Moscou où des médecins parvinrent à reconstituer son apparence. Ses dents ne portaient pas de signe apparent de scorbut, conduisant à la conclusion qu'il mourut d'une autre maladie. En 1992, les corps de Béring et des autres marins furent inhumés sur l'île Béring.