Saisissant l'occasion de la cérémonie de sortie, jeudi, de la 6e promotion de 146 inspectrices de police, baptisée du nom du défunt directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, M. Zerhouni a tenu à mettre les «points dur les I» concernant la déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner selon laquelle la relation entre la France et l'Algérie sera «peut-être plus simple» lorsque la génération de l'Indépendance algérienne ne sera plus au pouvoir. «Nous avons entendu des gens dire que lorsque la génération de la lutte de Libération sera partie, les choses seront plus faciles» a-t-il répondu aux déclarations de Bernard Kouchner. Et d'ajouter «En tout cas, ça sera sans concessions quant au patriotisme, à la volonté de se moderniser et de se développer», a-t-il encore déclaré à la presse en marge de la cérémonie de sortie des inspectrices de police à l'école de Aïn Benian à Alger. La déclaration du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales coïncide avec le tête-à-tête qui avait eu lieu entre les chefs des diplomaties algérienne Mourad Medelci et son homologue français Bernard Kouchner en marge de la 18e Conférence des ministres des Affaires étrangères de la Méditerranée qui s'est déroulée jeudi et vendredi à Tunis. Les deux ministres des Affaires étrangères ont tenté estiment les observateurs, d'apaiser la tension qui règne entre les deux pays ces derniers temps. Il n'en demeure pas moins que tous les regards sont braqués sur la rencontre qui a regroupé les ministres des Affaires étrangères français et algérien qui, du point de vue de certains des observateurs tentent de renouer les fils d'un dialogue interrompu depuis le report sine die du voyage en France d'Abdelaziz Bouteflika, programmé pour le second semestre 2009. La profondeur de la crise est due notamment au refus de la France de reconnaître les crimes coloniaux, la réouverture du dossier des moines de Tibhirine, la lenteur dans le traitement de l'affaire du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, arrêté à Marseille le 14 août 2008, soupçonné d'avoir commandité l'assassinat en France de l'opposant algérien Ali Mecili en 1987. Il y a aussi l'inscription, en janvier dernier, de l'Algérie sur la liste noire des pays à fort risque terroriste, mais aussi d'autres dossiers comme celui de la révision des accords de 1968 sur l'immigration et la lutte antiterroriste dans la région du Sahel. Il faut aussi signaler que la visite du ministre des Affaires étrangères en Algérie, programmée courant mars dernier, n'a pas eu lieu, faute d'invitation algérienne.