«Les deux personnes, n'ayant pas déclaré leur itinéraire aux services de sécurité, ont été enlevées dans une zone du désert au nord du Niger par un groupe armé non identifié», a affirmé le ministère nigérien des Affaires étrangères. Le ressortissant français serait, selon les différentes agences de presse, un «touriste» âgé de plus de 70 ans qui circulait avec son chauffeur dans la localité nigérienne d'Inabangaret, au nord de Tassara et à l'ouest de la ville d'Arlit. Toutefois, ce qui est sûr dans cette affaire, c'est que la zone désertique où a eu lieu le rapt ne représente aucun intérêt touristique. Bien au contraire, il s'agit d'un territoire réputé pour être un lieu de prédilection de toutes sortes de trafics et aussi de prospection d'uranium. En d'autres termes, c'est une région infréquentable par les touristes et qui se trouve bien loin de tous les circuits touristiques. Alors que faisait le Français en question sur les lieux s'il était réellement touriste. Par ailleurs, cela fait trois jours que tout le monde parle de cet «enlèvement» sauf le Quai d'Orsay qui garde le silence sans oser aucun commentaire, chose qui n'est pas habituelle chez le département de Sarkozy qui, habituellement, ne rate aucune occasion pour tirer sur le Sahel et surtout l'Algérie. Ce qui ne peut pas être écarté dans cette affaire, c'est que la présence clandestine de ce «touriste» dans cette zone de prospection d'uranium n'est pas fortuite et qu'il s'agit bel et bien d'un successeur de Pierre Camatte. En effet, c'est une affaire d'espionnage, surtout quand la presse française s'enlise dans les contradictions et que le Quai d'Orsay préfère garder le silence devant ces réalités sensibles. La presse française n'a pas cessé de spéculer dès les premières heures de cette affaire, mettant en cause la sécurité dans la région du Sahel notamment le territoire entre l'Algérie, le Niger et le Mali considéré comme étant «une base arrière d'Al-Qaïda au Maghreb». Les mêmes sources rapportent le déploiement et le renforcement de dispositifs sécuritaires nigériens et maliens dans la région depuis l'enlèvement, sans en aucun moment parler de la force sécuritaire que représente l'Algérie dans la région. Un ensemble de contradictions peut être relevé dans les différents articles parus à ce sujet qui, d'un côté, rapportent que l'enlèvement a été commis par «un groupe armé non identifié», alors que d'un autre côté, on affirme qu'il s'agit d'«un groupe affilié à Al-Qaïda au Maghreb actif dans le sud algérien qui, à ce jour, n'a jamais commis d'enlèvement». «C'est le groupe d'Abdoulkrim qui est responsable de l'enlèvement», présume-t-on alors qu'on parle d'un groupe armé non identifié en précisant que même celui cité «n'a jamais pris d'otages». Il s'agit de simples exemples parmi l'avalanche de contradictions notées dans ces articles. Pour ce qui est desdits dispositifs de sécurité, on indique, d'une part, que les Nigériens ont bouclé les frontières nord afin d'éviter le passage des ravisseurs vers un autre territoire, et que les forces maliennes font de même pour les empêcher de franchir le leur, et ce, avant de dire que les ravisseurs ont déjà quitté le Niger et sont recherchés avant d'atteindre le nord du Mali où «sont généralement introduits les otages». De leur côté, les autorités maliennes semblent oublier leur complicité dans l'affaire de la libération de Pierre Camatte en contrepartie du versement d'une rançon et aussi la libération de quatre terroristes qui menaçaient la sécurité de la région du Sahel, en particulier celle de l'Algérie. Faisant table rase de cette affaire, le ministère malien de la Défense a déclaré que «dès qu'il y a un enlèvement, tout le monde regarde vers le Mali, qu'on considère comme la base arrière d'Al Qaïda. C'est pourquoi, nous avons mis en alerte nos forces de sécurité à la frontière avec le Niger dans le cas où les ravisseurs tenteraient, comme d'habitude, de la franchir. Mais la zone à surveiller est très étendue et les ravisseurs connaissent très bien le terrain», a-t-on rapporté. Une façon d'anticiper sur la suite que connaîtra cet «événement».