«La réaction prompte et adéquate des pays avancés et des pays émergents et en développement à la crise financière et économique globale sans précédent a été déterminante pour la stabilisation des marchés financiers, le rétablissement d'une certaine mesure de confiance et le soutien à la reprise économique», a dit M. Laksaci dans son intervention au CMFI. Pour le gouverneur de la Banque d'Algérie, le rythme de la reprise diffère d'un pays à l'autre mais néanmoins, «malgré ces développements favorables, la viabilité de la reprise et la stabilité financière globale restent sujettes à des risques considérables affectant les économies avancées». Plus particulièrement, dit-il, des ratios dette/PIB (Produit intérieur brut) élevés ont accentué les préoccupations relatives aux risques souverains et leur impact potentiel sur la stabilité des systèmes financiers et la confiance des investisseurs. Bien que des progrès importants aient été réalisés en matière d'assainissement des bilans des banques et de rétablissement du fonctionnement normal des canaux de crédit, a fait remarquer M. Laksaci, «des vulnérabilités subsistent, y compris l'insuffisance de capital dans certains segments des systèmes financiers, l'insuffisance des progrès au niveau de la reconnaissance des actifs en détresse et leur traitement ainsi que les risques d'une détérioration des actifs». «Ces vulnérabilités pourraient menacer la stabilité du système financier global et contraindre la fragile reprise», a averti M. Laksaci soulignant que le chômage généré par la crise pourrait limiter les perspectives de croissance. Abordant la coopération continue entre membres du FMI, M. Laksaci dira qu'elle est «cruciale» pour permettre la mise en place d'une stratégie appropriée et coordonnée à même de faire face aux défis futurs. Selon lui, une priorité principale devrait être accordée au choix du moment approprié pour démanteler les mesures de soutien à l'économie, afin d'éviter d'entraver la reprise. M. Laksaci a indiqué que les pays du CMFI, (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie) ont réussi à faire face aux effets de la crise économique globale en poursuivant des politiques visant à promouvoir la croissance et l'emploi dans leurs économies respectives. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie n'a pas manqué de mentionner le travail effectué actuellement au niveau du FMI afin de renforcer, dira-t-il, son rôle dans l'architecture financière globale. Il a exprimé le soutien du Comité au renforcement de la surveillance multilatérale, y compris à travers l'adoption d'une décision de surveillance multilatérale et une plus grande attention aux retombées des politiques systémiques des pays, aux aspects régionaux et aux thèmes communs à des pays faisant face à des situations et des options de politiques similaires. «Nous soutenons une plus forte surveillance des questions financières et une plus grande attention aux interconnexions macro-financières dans le cadre de la surveillance bilatérale, mais nous réitérons notre soutien à la nature volontaire du Programme d'évaluation du secteur financier (PESF)», a ajouté M. Laksaci dans son intervention. Ce responsable a également exprimé le soutien du CMFI au renforcement du rôle du FMI en matière de supervision du système monétaire international, affirmant à cet égard que «l'allocation générale de DTS, avec l'allocation spéciale, a aidé à faire face aux besoins globaux de liquidités et à accroître les réserves des pays membres». Il a appelé le Fonds à continuer à œuvrer au renforcement du rôle des DTS (Droits de tirage spéciaux) dans le système monétaire international, y compris à travers des allocations générales régulières. Enfin, le CFMI est ouvert aux propositions visant à améliorer son efficacité et à renforcer l'engagement des ministres et gouverneurs, tout en préservant sa nature consultative et le principe consensuel des ses délibérations, a conclu M. Laksaci.