Premier pays d'accueil de l'immigration au sein de l'Union européenne (UE) depuis 1997, l'Espagne n'a jamais cessé de consolider cette position. Une étude d'Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes, indique qu'au cours des dernières années, le nombre d'immigrés en Espagne s'est accru de plusieurs millions. Les facteurs qui attirent les émigrés clandestins vers l'Espagne sont la répétition des régularisations de clandestins. On en compte six entre 1985 et 2005, trois ayant été opérées par des gouvernements socialistes (la dernière au printemps 2005) et trois par les gouvernements conservateurs de José Maria Aznar. L'Espagne, qu'elle soit de gauche ou de droite, régularise massivement en moyenne tous les trois ans et demi. Aussi les clandestins ne cessent-ils d'affluer dans l'attente d'une prochaine régularisation. Autre facteur important, la situation géographique : à 15 km seulement du Maghreb et de l'Afrique, l'Espagne est en Europe la frontière sud de la richesse la plus proche du Tiers-Monde. Deux villes espagnoles, Ceuta et Melilla, sont même enclavées au Maroc. Outre une couverture médicale de base et un accès à l'école publique garantis par les municipalités espagnoles aux familles de clandestins. Selon l'estimation d'Europol, l'Office européen de police, l'immigration irrégulière s'élèverait à 500 000 personnes par an. Près de trois millions de personnes en situation irrégulière vivraient en Europe, d'après l'Organisation internationale des migrations (OMI).