Contre toute attente et en dépit des restrictions imposées par les pays membres de l'Union européenne, l'immigration a connu un boom quantitatif ces dernières années. L'Europe reste le continent de prédilection des candidats issus des pays en développement et émergents. Un pic est même enregistré, selon les dernières statistiques du parlement européen. En 2005, "2 millions de personnes se sont installées principalement en Italie et en Espagne". Ainsi des thèses sont-elles battues en brèche et selon lesquelles l'immigration a considérablement reculé. Le besoin en main-d'œuvre se fait de plus ressentir et l'Europe n'hésite plus à faire appel aux étrangers. C'est d'ailleurs une réalité qu'on ne peut occulter. Sur le nombre global de la population européenne estimé à un demi-milliard d'habitants "8,6% représentent l'immigration", selon le même rapport. Malgré ces chiffres l'Europe fera face à une pénurie en main-d'œuvre dans les années à venir, prévient de son côté la Commission européenne qui ne se cache plus derrière les mots. "Le vieillissement de la population européenne et la faiblesse relative du taux de natalité, conduiront à l'horizon 2050 à un déficit de près de 56 millions de travailleurs immigrés pour parer aux besoins de l'économie", selon une étude de la Commission d'octobre 2007. Le rapport traite également de l'immigration clandestine. Les chiffres sont néanmoins controversés puisqu'ils sont estimés entre 4,5 et 8 millions d'illégaux sur le sol européen. Par ailleurs la politique d'immigration de certains pays européens a nettement évolué. En ce sens que les deux pays, l'Italie et l'Espagne, ont "le solde migratoire (immigration- émigration) le plus élevé au monde, après avoir été, avec le Royaume-Uni, les plus grands pays européens d'émigration". Mais le point nodal dans le rapport est relatif au rôle de l'immigration dans la croissance de ces pays. Un rôle prépondérant de l'immigration qui est perçu, chiffres à l'appui, comme un facteur essentiel dans la réussite économique. C'est le cas de l'Irlande et de l'Espagne, deux des principaux pays d'immigration qui ont enregistré "ces dernières années, la croissance économique la plus forte d'Europe, en partie grâce à leur politique d'immigration". Toutefois, la prospérité du Vieux continent et son fonctionnement démocratique continueront d'attirer des demandeurs d'asile et des immigrants du monde entier. L'immigration serait donc une des solutions au vieillissement de la population européenne, même si seulement 40% des populations européennes, estiment que les immigrés contribuent positivement à leur pays. L'Union européenne est en passe de mener une politique d'attraction en direction des étrangers, notamment la main-d'œuvre qualifiée. L'UE envisage même de créer "un permis de travail spécial", sous forme de "carte bleue". Certains pays réticents comme la France ont vu leur position changée ces derniers mois. Le rapport Attali commence à faire du bruit en l'Hexagone puisqu'il considère que l'un des points primordiaux pour relancer la croissance n'est autre que l'immigration. Reste que le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la saignée dans les pays en développement se fait malheureusement de plus en plus ressentir.