Auparavant, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union monétaire avaient tenté d'éviter la contagion de la crise grecque en direction de l'Espagne et du Portugal, voire de l'Italie. Durant la journée, les Bourses avaient de nouveau dévissé aux quatre coins de la Planète, et la monnaie unique avait chuté. Lors du dîner, face à des dirigeants inquiets, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, avait aussi parlé de «problème systémique». Comme en septembre 2008, lorsque les autorités américaines n'étaient pas parvenues à éviter la faillite retentissante de la banque Lehman Brothers. Devant l'urgence, les Seize ont posé les bases d'un fonds inédit d'assistance financière. Ils ont convenu de recourir à l'article 122 du traité, qui permet de soutenir un pays menacé par «des circonstances exceptionnelles échappant à son contrôle». Ce qui serait le cas des Etats touchés par un éventuel risque de contagion de la crise grecque. L'aide serait financée par un emprunt de la Commission, et garantie soit par le budget communautaire, soit par les Etats. Une telle facilité existe déjà pour les Etats européens non membres de l'Union monétaire : il a été actionné au plus fort de la crise financière pour la Hongrie, la Roumanie et la Lettonie.