Le siège des Archives nationales a abrité, hier, l'ouverture des travaux d'une rencontre maghrébine sur «les archives et l'information». Pour Abdelmadjid Cheïkhi, le directeur de l'Office national des archives, «la rencontre maghrébine d'aujourd'hui (hier, ndlr) est le fruit d'un accord signé, en 2006, entre l'Algérie et la Tunisie portant sur l'échange des archives». Pour sa part, la Tunisienne Seloua El-Aïachi Ellebane, directrice générale des Archives tunisiennes, souhaite que ce genre de rencontre regroupe à l'avenir tous les pays du Maghreb. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, Azzedine Mihoubi, a indiqué, en marge de la rencontre que l'Algérie a réceptionné 2 000 archives sonores datant de 1939 à 1962, dans le cadre d'un accord entre le Centre français de l'audiovisuel et l'Office national des archives. M. Mihoubi a annoncé l'installation d'un centre national des archives des médias et de communication, qui aura pour mission de répertorier les archives des quotidiens privés et nationaux. «Un centre ouvert à toute personne désireuse d'acquérir des informations parues dans les quotidiens nationaux privés ou étatiques.» Rappelons que l'Algérie galère depuis longtemps pour le recouvrement de ses archives d'avant le XVe siècle et celles relatives à la guerre de Libération. «La bataille pour le recouvrement des archives est donc une bataille importante et l'Algérie déploie d'énormes efforts à ce sujet», dira M. Cheïkhi, dans une de ses sorties. Ces archives sont en possession de quelques pays comme la France, les Etats-Unis, la Turquie, la Grande-Bretagne, la Syrie et la Norvège. Si la Turquie a accepté de mettre à la disposition de l'Algérie ses archives sur la présence ottomane (1518-1830) en Algérie, la France, par contre, met les bâtons dans les roues en dressant des obstacles de nature juridique et réglementaire sur fond politique. Ces archives sont une source inestimable pour l'écriture de notre histoire, d'autant plus que l'historien algérien rencontre d'innombrables obstacles pour l'accomplissement de sa mission. Pour l'historien Mohamed Harbi, qui s'exprimait dans les colonnes du quotidien El Watan sur la polémique politico-historique sur la mort des deux colonels historiques Amirouche et Si El-Haouès, «nous assistons à une fréquentation instrumentale de l'histoire.» Selon lui, «l'histoire doit participer à la construction et à l'affermissement de la nation et non le contraire. De toute manière, les archives sont réellement fermées. Si on disposait d'archives le débat serait tout autre». En attendant, les manipulations et les partis pris trouvent un terrain fertile pour se développer.