C'est la maison de la culture qui a abrité cet événement. Le ministre de l'Agriculture s'est rendu dans la wilaya de M'sila pour maintenir le contact avec les populations meurtries par le séisme et aussi en représentant du ministre de l'Education nationale pour le lancement des épreuves du brevet d'enseignement moyen. Cette occasion a été saisie pour accompagner le wali de M'sila au Salon de l'abricot qui se tient à la maison de la culture. L'espace réservé, à ce effet, s'est avéré très restreint pour les 158 exposants. L'essentiel, il y avait en ce jour de juin, le soleil, les fruits et les hommes. Dans toutes les wilayas où les familles affectionnent l'abricotier, c'est la grande période des offrandes aux voisins car chaque abricotier peut donner jusqu'à 100 kilogrammes de ce fruit. Cette année, il n'y a pas eu de la gelée noire ou blanche ou encore des orages de grêle qui depuis trois ans viennent à bout de toutes les récoltes. Il y a trois grands pôles de production des abricots en Algérie : le bassin de N'gaous qui avait dans le temps pris le relais du bassin de M'sila lors de la sécheresse des années soixante-dix et avait aussi relevé le défi de maintenir la production des jus et des confitures. Le deuxième bassin, c'est celui de Messaâd (wilaya de Djelfa) qui produit un abricot particulièrement gorgé de jus et issu d'un abricotier rustique qui peut réaliser des performances importantes atteignant les six à sept quintaux . Enfin, le bourida qui n'est pas un lieu de prédilection sauf qu'il se réinstalle dans le Hodna. Il est rustique peut tenir en conservation longtemps et il fournit une chaire très appréciée par les confiseurs et les pâtissiers. Ils restent des centaines de variétés d'abricot qui se résument parfois à un seul abricotier dans un potager et qui est vraiment particulier. Par contre, il y a un abricotier qui n'est pas du tout encouragé ou bien qui n'est pas lorgné par les producteurs, c'est celui des chaires blanches qui peut être asséché et qui sert à garnir un tajine particulier (l'ham lahlou). Les Algériens en consomment des quantités importantes durant le mois de ramadhan ou durant les cérémonies des fêtes de mariage. La cueillette des abricots nécessite l'emploi d'une forte main-d'œuvre. Ce sont généralement les jeunes lycéens ou collégiens qui sont employés durant cette courte période. L'arboriculteur évite les mûrissements avancés et les jeunes se font de l'argent de poche. Hier à M'sila, à la fête des abricots, plus de deux tonnes de ce fruit ont été offerts gracieusement aux visiteurs. L'ambiance était conviviale. Lorsque les producteurs avaient annoncé que le prix des abricots est de 30 DA le kilogramme, le ministre s'est arrêté devant le stand et a froncé les sourcils sans dire un mot.