Un réseau de trafic de ciment vient d'être démantelé sur la base de preuves judiciaires irréfutables. Onze cadres et entrepreneurs ont été ainsi placés par le juge d'instruction de Aïn Touta en détention préventive. 33 autres personnes sont soumises à un contrôle judiciaire jusqu'à nouvel ordre. On signale que 19 personnes n'ayant pas répondu aux convocations de la justice sont considérées comme étant en fuite et feront par conséquent l'objet de recherches judiciaires par le biais des services de sécurité. Parmi les personnes appréhendées figurent notamment des cadres du département commercial et des ventes ainsi qu'une fonctionnaire de l'usine Scimat de Aïn Touta. Des entrepreneurs des wilayas de l'Est (Biskra, Ouargla, El-Oued, Constantine, Tébessa et Souk-Ahras) et un agent des impôts tout comme le directeur d'une agence bancaire CPA sont des prévenus. Les services de recherches et enquêtes économiques de la gendarmerie de Batna ont recouru à l'extension géographique des attributions conférées par les lois de la République pour démanteler ce réseau de trafic de ciment. Selon des sources judiciaires en charge du dossier au tribunal de Aïn Touta (Batna), des entrepreneurs auraient fourni aux services de la Scimat de «faux» dossiers de clients potentiels, basés sur des projets d'intérêt public «fictifs», pour obtenir de grosses quantités de ciment. La marchandise a été revendue à la faveur de la crise sur ce produit ou liant hydraulique de construction (marché noir). Certaines de ces transactions illégales ont reposé sur le recours à des registres de commerce «dormants» que certains jeunes ont loué à des «requins» du marché noir du ciment sur conseil et intermédiation, semble-t-il, d'un agent des Impôts d'une localité du Sud-est. Les jeunes titulaires de ces registres de commerce feraient actuellement l'objet d'un redressement fiscal eu égard aux montants faramineux générés par l'utilisation par des tiers de leurs registres personnels.