Malgré tous les efforts consentis durant ces dernières années, le secteur est appelé, aux yeux de son nouveau ministre, Abdallah Khanafou, à mettre en place «un plan de réforme et de soutien basé sur des données fiables». Lors une conférence de presse qu'il a animée lundi dernier au niveau de son département interministériel, Abdallah Khanafou a tenu à préciser que l'aspect de la commercialisation est lié à plusieurs facteurs et à plusieurs départements ministériels qui «ont des devoirs et même des intérêts convergeants». Il ajoutera que «malheureusement ce qu'on a comme cadre juridique ne donne pas toute la lumière sur la régulation intersectorielle». «Il est temps de coordonner nos efforts pour essayer de mettre de l'ordre dans la commercialisation du poisson», a ajouté le ministre, estimant que «40% de ce qui est pêché ne transite pas par des espaces contrôlés». M. Khanafou a rappelé dans ce sens que le groupe de travail installé récemment par les ministres du Commerce et de la Pêche a pour mission de mettre en place un texte réglementaire pour fixer et régler les relations entre les différents intervenants et «pour arriver à plus de transparence et avoir une traçabilité du produit». Concernant la durée arrêtée pour ce groupe de travail pour rendre ses conclusions, le ministre a affirmé que lors de l'installation de ce groupe «j'ai insisté sur la qualité du travail, pour savoir, une fois pour toutes, qui fait quoi au niveau des ces espaces de commercialisation», en précisant que trois à quatre mois suffiront largement pour ce travail. Le ministre a fait savoir que l'acquisition d'un bateau de recherche se fera incessamment. Il aura pour mission d'évaluer les ressources réelles en poisson et de «voir plus clair». M. Khanafou a souligné à ce titre qu'en l'absence de statistiques fiables en matière de ressources et de commercialisation, les objectifs tracés dans les programmes d'investissements lancés, «ne seront jamais atteints». Aussi, le ministre a indiqué que les deux secteurs ont initié un programme pour réglementer la commercialisation du poisson. Il dira à ce propos que le ministère du Commerce avait prévu la réalisation d'un marché de poisson de gros. Quant au ministère de la Pêche, il est chargé d'élaborer des statistiques sur la ressource halieutique «une chose qui n'a pas été faite auparavant». Le département de Abdallah Khanafou a initié un programme de réalisation de 12 halles à marée, plus la rénovation de celle de la pêcherie d'Alger. Le ministre a tenu à rappeler que dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014, il est prévu la réalisation de 26 autres structures, ajoutant que «nous ne pouvons pas laisser ces espaces livré seuls», sachant qu'«il y a une multitude d'intervenants dans le secteur : les armateurs, les mandataires, les services phytosanitaires et l'organisme qui gère les infrastructures portuaires». Le ministre a par ailleurs affirmé que le domaine de l'aquaculture est en phase de démarrage. «A notre niveau, nous estimons que dans les années à venir notre cheval de bataille sera ce secteur», dit-il. «Nos ressources qui ne dépasse pas les 200 000 tonnes, ne permettent pas de répondre à nos besoins», précise-t-il. « Donc, le seul moyen d'influer sur les prix, c'est d'augmenter la production et l'aquaculture est le moyen qui pourra nous aider à réaliser cela», en estimant qu'il y a déjà plus de 420 sites recensés. La prochaine étape, a affirmé le ministre, sera la compagne de vulgarisation pour inciter les opérateurs économique à aller vers ce secteur. Il a rappelé que plusieurs projets d'aquaculture sont cours de démarrage à travers plusieurs wilayas du pays. Il a donné l'exemple du projet de la crevette réalisé par les Coréens qui sera en service au mois février prochain. Il dira également que les Malaisiens ont manifesté un gros intérêt à ce créneau d'activité. S'exprimant sur les prix du poisson, le ministre a tenu a expliquer que cette question n'est pas liée seulement à la transparence et la gestion de la commercialisation. Comme tous les produits commercialisés, le prix est lié à la loi de l'offre et de la demande. C'est dernières années, «nous avons enregistré une demande importante alors que l'offre reste très limités». Selon le ministre, «nous avons fait des efforts mais, on ne s'attend pas à voir des prix abordables».