Le ministre de la pêche et des ressources halieutiques M. Abdallah Khanafou a appelé dimanche à Alger tous les acteurs et intervenants du secteur à l'intégrer de manière "efficace et durable"dans l'économie nationale conformément au programme de développement du plan quinquennal 2010-2014. S'exprimant lors des assises nationales sur la pêche et les ressources halieutiques, M. Khanafou a estimé le temps venu de "mobiliser tous les acteurs et intervenants du secteur de manière à garantir le succès de l'opération d'intégration de l'économie sectorielle dans l'économie nationale initiée par le président de la République". Le ministre a insisté sur l'importance d'élaborer les grandes lignes et une vision sur les actions à mener dans le cadre de la réorientation politique du secteur conformément aux étapes définies dans le plan d'orientation, soulignant la nécessité d'établir une évaluation de la pêche sur les dix dernières années et les obstacles qui ont entravé l'exécution des programmes afin de trouver des solutions". Les efforts, a-t-il poursuivi, seront orientés en premier lieu vers "l'organisation de zones de pêche par la mise en place d'un plan d'aménagement et de gestion basé sur des données scientifiques conformes aux spécificités sociales et économiques du pays". Il s'agit également, selon le ministre, de réglementer l'effort de pêche par une intervention au niveau de toutes les étapes de la chaîne de production afin de permettre l'exploitation rationnelle des ressources tout en préservant les stocks de pêche". Le ministre a, par ailleurs, souligné l'intérêt d'une bonne gestion des ports de pêche qu'il a considéré comme "une entité économique qui permet d'exprimer toutes les politiques sectorielles" et par conséquent "d'être hautement performante aux plans de la gestion, de l'efficacité et du rendement économique". Concernant la commercialisation des produits de pêche, M. Khanafou a précisé que "la priorité sera donnée à l'approvisionnement du marché national, d'où la nécessité de réguler et de contrôler l'exportation de ces produits dans un cadre sectoriel commun", soulignant l'importance de "définir le niveau des exportations en prenant en considération le flux global, les seuils tolérés et les produits autorisés à l'exportation". Selon les chiffres avancés durant ces assises, l'Algérie avait exporté en 2009 quelque 2100 tonnes de ressources halieutiques contre 1600 tonnes en 2000 estimées à 7,5 millions de dollars (2009) tandis que l'importation de poisson a atteint 19 millions de dollars l'année dernière. Par ailleurs, M. Khanafou est revenu sur la conjoncture internationale entourant l'organisation de ces assises et marquée par "une crise multiple à l'origine de la raréfaction des ressources naturelles notamment halieutiques, d'un déséquilibre entre l'offre et la demande causé par la surexploitation des ressources et la pêche illicite". L'Algérie qui, a estimé le ministre, n'a pas échappé à cette crise doit "relancer son projet de sécurité alimentaire dans le cadre de la réorientation de la politique de développement du secteur". Il convient de rappeler que la production nationale en ressources halieutiques est passée de 90.000 tonnes en 2000 à 145.000 en 2010 soit une croissance de 5% par an. Outre la création de près de 36.000 emplois par le secteur, on prévoit l'amélioration du rendement de la pêche, la finalisation de 55 projets inscrits dans le cadre du précédant plan quinquennal et 99 nouvelles opérations au titre du plan quinquennal actuel.