«L'acquisition de nouveaux bateaux de pêche est suspendue», a déclaré hier M. Abdallah Khanafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques lors de son passage sur les ondes de la chaîne III, estimant que «la flottille actuelle est de 4500 unités et peut suffire à couvrir les besoins de l'Algérie en matière de pêche». Intervenant sur le rajeunissement de cette flottille, M. Khanafou dira : «Grâce au programme de soutien au secteur de 26 milliards de DA de l'Etat, la moyenne d'âge de ces 4500 unités de pêche est passée de 20 ans à 12 ans». Par ailleurs, M. Khanafou précisera que la gestion des ports de pêche reste un obstacle à la bonne exploitation des ressources, soulignant qu'«il est anormal de gérer la ressource en amont et en aval et de ne pas intervenir en matière de commercialisation et de transit du poisson». Selon lui, «il est temps que le ministère procède à la gestion de ces ports en vue d'une meilleure visibilité et de transparence dans la gestion de la ressource halieutique». Pour augmenter la part du poisson dans l'alimentation de l'Algérien, le ministre dira qu'«une régulation s'impose pour faire l'équilibre entre l'exportation et la consommation nationale et ce, avec le concours du ministère du Commerce». Quant aux prix élevés du poisson, le ministre préconise la mise en place des coopérations bilatérales notamment avec des pays africains et de développer l'aquaculture, écartant par là même l'existence de spéculation sur le poisson, «un produit hautement périssable et qui ne peut être stocké ; c'est l'offre qui régule le prix» dira-t-il. Concernant la pêche du thon, le ministre a précisé que l'exploitation de cette variété de poisson est désormais dévolue aux seuls armateurs algériens qui ont bénéficié d'une aide de l'Etat à hauteur de 60% pour l'acquisition de 15 thoniers au total. Pour ce qui est de l'aquaculture en Algérie, le retard est important et un développement rapide s'impose dans cette filière qui représente 50% de la production mondiale et brasse quelque 78 milliards de dollars de chiffres d'affaires, selon les chiffres de la FAO. Ainsi le ministre sollicite un programme spécial pour le développement de cette filière. Sur un autre volet qui est l'interdiction de la pêche du corail, «cette interdiction sera levée après l'élaboration d'un plan de gestion de cette ressource basé sur une étude qui a émis des variantes d'exploitation réparties en plusieurs secteurs sur le littoral algérien afin de préserver les écosystèmes», a-t-il conclu.