Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Nicolas Maduro, a indiqué que son pays «rejette la nouvelle attaque de la part du président colombien» et ajouté que celui-ci chercherait «à briser les liens entre les deux pays». La déclaration de Bogota intervient pour rappel à quelques jours de la prise de fonction du successeur du président colombien Alvaro Uribe, à savoir Juan Manuel Santos, prévue le sept du mois prochain. Aussi, la déclaration du gouvernement de Bogota intervient après la sortie médiatique de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt relative à sa demande d'indemnisation à l'Etat colombien pour son enlèvement. Le ministère de la Défense colombien a eu à indiquer que Mme Betancourt «réclame une compensation de 6,5 millions de dollars pour les dommages économiques et moraux subis durant ses six années de captivité aux mains de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC)». Bogota a exprimé son incompréhension et son étonnement de voir Mme Betancourt procéder de la sorte. Autant de faits survenus à quelques jours de la prise de fonction du nouveau président colombien qui imprégneront sûrement le début de son mandat du nouveau président. La crise diplomatique actuelle entre Caracas et Bogota connaîtra-t-elle un répit ? En tout cas, c'est le vœu exprimé par Caracas, invitant le nouveau gouvernement colombien, dès l'investiture du président Juan Manuel Santos, à accepter un plan de paix. Celui-ci, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères du Venezuela vise la «résolution du conflit armé qui s'y déroule depuis une cinquantaine d'années et affectant également le Venezuela et d'autres pays voisins». Par ailleurs, M. Maduro apporte un démenti officiel aux propos du ministre colombien de la Défense, Gabrel Silva, selon lesquels le chef de la guérilla colombienne se trouverait au Venezuela, les qualifiant de «mensonges». Par ailleurs, Caracas s'est interrogé sur les visées de cette nouvelle attaque de Bogota, l'imputant au président sortant Alwaro Uribe pour «achever son œuvre de destruction des relations colombo-vénézuéliennes entreprise avec une obsession maladive ces dernières années». Pour sa part, Alvaro Uribe a demandé à l'OEA la convocation en urgence de son conseil permanent «pour examiner la présence de terroristes colombiens en territoire vénézuélien».Pour rappel, le futur président a occupé de nombreux postes de responsabilisé : ministre de Commerce extérieur, du Trésor ainsi que ministre de la Défense. A l'annonce de son élection en mai dernier à la tête de la présidence de Bogota, Juan Manuel Santos s'est engagé à faire preuve de «dureté et de fermeté contre la guérilla» en affirmant que son «temps était compté». M. Santos a de tout temps été considéré comme «le dauphin du président sortant». Les accusations de celui-ci à l'adresse de Caracas ont suscité des réserves en Colombie, par rapport au moment choisi pour les lancer. «Ce qui attire mon attention, c'est qu'à vingt jours de la prise de fonctions du nouveau président, et alors que des démarches très importantes sont en cours pour tenter de normaliser les relations, on fasse ainsi éclater un scandale médiatique avec ces preuves présumées probablement en possession du gouvernement depuis plusieurs mois», a déclaré l'ex-président colombien Ernesto Samper. En ajoutant qu'«on cherche ainsi à entraver ce processus de normalisation entamé par le futur président Santos qui a invité à la cérémonie de son investiture Hugo Chavez». Le président Chavez a pour sa part estimé que les accusations colombiennes étaient le produit «du désespoir du groupe d'extrême droite entourant Uribe pour tenter de créer un conflit et empêcher Santos de rétablir des relations respectueuses» avec Caracas.