Neveu d'Ali Zamoum connu en tant que moudjahid et homme de culture, Rabah nous rapporte par son livre des témoignages précieux qui nous éclairent davantage sur la Guerre de libération nationale. Deux personnages emblématiques en couverture et qui allaient décider du sort de l'Algérie et des Algériens à une période cruciale de la Révolution armée. Après la «tournée des popotes» et de longues années de guerre. De grande négocie directement avec les hommes du maquis pour tenter de trouver une solution à une révolution armé qui risquait de trop durer. Comme cela est indiqué en couverture, c'est un combattant désigné sous le nom de guerre Si Salah qui accepte de s'embarquer pour le pays colonisateur. De Gaulle avait peut-être pour but d'accentuer le conflit entre les hommes du maquis et les politiciens du FLN installés à l'étranger. Toujours est-il que cette tentative n'a pas abouti. « En sortant de l'Elysée, Si Salah ne prit pas l'avion pour Tunis, il est revenu une fois encore sur le champ de bataille. Et il est tombé lors d'un accrochage sous la crête la plus haute du Djudjura près de Mechdellah, wilaya de Bouira, à la dernière étape de la victoire, en juillet 1961», nous dit Rabah Zamoum. Une guerre et des hommes de conviction C'est le cas d'Ali Zamoum qui a tout donné pour l'Algérie, pour son indépendance. Ce qui l'intéressait, c'était le sacrifice suprême. La lutte l'a épargné, mais il a gardé toutes ses qualités humaines jusqu'à sa mort, il y a de cela trois ou quatre ans. Ali ou Da Ali a préféré rester dans la simplicité, le processus de libération non encore achevé, au lieu de chercher l'enrichissement et l'ostentation. Si Salah aussi est resté dans l'anonymat en tant qu'officier de l'ALN de la première heure. Que ce livre de Rabah Zamoum serve de modèle pour que d'autres se mettent à écrire sur des hommes qui sont allés jusqu'au sacrifice de leur vie pour que l'Algérie recouvre son entière liberté. Dans sa présentation, il nous explique le pourquoi de ce livre paru dans ces années deux milles : «Il est impératif, dit-il que les langues se délient ; que les Algériens et les Algériennes apprennent leur histoire, les réalités et les vérités de leur processus d'évolution et de maturation historique et sociologique.» Ce livre, un de plus pour la connaissance de la Révolution armée, a été authentifié par Ali Zamoum, son oncle qui a bien accepté de lui rédiger une langue préface qui restera un texte historique d'une beauté incomparable. Nous répétons, même si cela déplaît à certains, que le vrai moudjahid Ali Zamoum faisait partie de ceux qui disaient : «L'Algérie avant tout.» Un engagé vie pour la liberté des autres S'engager à vie, c'est accepter d'aller jusqu'au sacrifice suprême, celui des martyrs de la Révolution, pour libérer le siens, le peuple algérien dans sa totalité du joug colonial. L'auteur explique que l'appellation «Zamoum» qu'on a fait porter à la famille, signifie celui qui est courageux, qui jouit de sa motoriété, dirige et ne se laisse pas diriger. Au XVIIIe siècle, cette petite cité urbaine semi-rurale connue sous le nom actuelde Naciria, appelée par les colonisateurs Haussonvilliers, a porté le nom de Lazib N'zamoum par rapport à un notable de la famille Zamoum venu s'installer là. Si Salah, mystère et vérité de Rabah Zamoum, nous permet d'en savoir à la fois sur la Révolution et la famille des Zamoum dont le nom s'inscrit en lettres de sang sur la panthéon de la Révoluion armée. On n'aurait jamais su, sans ce livre, que la famille Zamoum s'est installée à Ighil Imoula, haut lieu de la Révolution plusieurs fois bombardé et saccagé par l'armée d'occupation, sous le prétexte qu'un ascendant avait été affecté à cet endroit pour exercer le métier d'instituteur. Concernant Ali Zamoum, il est difficile de relater son itinéraire, tant il est long et bien marqué. A titre indicatif, on cite ce passage parlant d'une grave affaire le concernant : «Je suis condamné à mort le 28 septembre 1955 pour tentative d'assassinat dans un village de Tizi Ntléta et le 22 octobre, je comparaîtrai à nouveau devant le tribunal militaire pour assassinat dans une affaire qui a eu lieu à Draâ El-Mizan.» Mais l'ouvrage, un plus considérable à l'histoire de l'Algérie, porte sur toute la Révolution armée et les moudjahidine qui ont payé de leur vie l'indépendance de l'Algérie, de 1954 à 1962. Que d'informations nous sont rapportées sur les hommes qui ont fait la Révolution et qui doivent être cités comme modèle d'hommes dans une Algérie de l'oubli. C'est le cas de cet homme, chef d'antenne de la Wilaya IV qui avait dit : «Je n'ai pas l'intention de rester en Tunisie ; je vais retourner au maquis (Si Salah).» Boumediène Abed Si Salah, mystère et vérités,