Le groupe allemand affiche pour le deuxième trimestre une marge d'exploitation avant impôt et intérêts de 9,6 % alors que les analystes interrogés par Reuters anticipaient une rentabilité opérationnelle de 6 % seulement. «C'est le plus haut niveau de rentabilité depuis 2006», souligne Max Warburton, analyste de Sanford Bernstein, dans une note, ajoutant que BMW, Mercedes-Benz et Audi pourraient entrer dans une nouvelle période de rentabilité record si la demande chinoise et le dollar américain se maintiennent à leurs niveaux actuels. Les trois grandes marques haut de gamme allemandes affichent des marges d'exploitation supérieures à 9 % pour le deuxième trimestre, un an seulement après la plus grave crise subie par le secteur depuis la Seconde Guerre mondiale. «La crise les a obligées à accélérer la réduction de leurs coûts. Désormais, elles disposent de nouveaux modèles appréciés par le marché, comme la BMW Série 5, la Mercedes Classe E et l'Audi A8, et elles bénéficient pour la première fois depuis des années d'effets de changes favorables», explique Georg Stürzer, analyste d'UniCredit. «Reste à savoir si la demande va demeurer stable. Je crois qu'un éventuel ralentissement économique n'aurait qu'un impact modéré sur les constructeurs automobiles haut de gamme et je m'attends à ce que le second semestre ne montre qu'une baisse saisonnière des résultats», ajoute-t-il. Le directeur financier de BMW a déclaré lors d'une téléconférence qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que les résultats du second semestre soient aussi solides que ceux du premier, en raison d'effets saisonniers et des coûts liés à la modernisation de certains modèles. Les prévisions 2010 jugées prudentes A la Bourse de Francfort, l'action BMW gagnait 4,07 % à 43,585 euros à 11h15 GMT, affichant la plus forte hausse de l'indice Stoxx paneuropéen du secteur, qui progressait alors de 1,49 %. Le groupe, qui possède aussi les marques Mini et Rolls-Royce, a réaffirmé ses prévisions de résultats et de ventes pour 2010, qu'il avait relevées à la mi-juillet, prédisant une hausse d'environ 10 % des ventes en volumes à plus de 1,4 million de véhicules et une marge d'Ebit supérieure à 5 % dans sa division automobile. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires des activités automobiles du groupe ont augmenté de 26,2 % par rapport à la période correspondante de l'an dernier, à 13,67 milliards d'euros. La marque BMW a livré 319 946 voitures sur avril-juin, soit 14,2 % de plus que l'an dernier sur la même période. Les livraisons de la Série 5 affichent un bond de 23,6 %. «Cela semble désormais prudent à la lumière des résultats du deuxième trimestre», constate Morgan Stanley dans une note à ses clients. La banque s'attend à ce que le consensus de marge, actuellement à 5,2%, augmente d'un tiers environ. BMW a aussi confirmé ses objectifs à l'horizon 2012, qui incluent une marge d'Ebit de 8 % à 10 % pour les activités automobiles. «Nous pensons que la valeur reste en passe d'atteindre un nouveau pic en termes de bénéfice à sept euros (par action) d'ici 2013», précise Morgan Stanley. La situation des constructeurs haut de gamme contraste avec celle des généralistes tels que Fiat, qui devraient rencontrer sous peu des difficultés en raison de l'expiration progressive des mesures incitatives à l'achat de véhicules neufs.