Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a exprimé lundi sa ferme volonté de protéger le consommateur et de renforcer le contrôle des produits alimentaires, notamment durant le mois sacré de Ramadhan. En effet, le ministre a indiqué que «le Centre algérien de contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE) sera ouvert jusqu'à minuit ainsi que les jours fériés et les vendredis durant tout le mois de Ramadhan». Il s'agit d'une mesure qui rentre dans le cadre de «l'intensification du contrôle de la qualité des produits alimentaires de large consommation», a tenu à préciser M. Benbada dans une déclaration à la presse en marge d'une visite de travail au CACQE. Pour lui, cette démarche intervient également en parallèle des efforts du ministère de l'Agriculture en vue de «réguler le marché et lutter contre la spéculation et le monopole durant le mois de Ramadhan» a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, souligné que le programme sectoriel 2010-2014 prévoyait le renforcement et l'élargissement de l'activité du CACQE, à travers le parachèvement de l'installation d'antennes dans toutes les wilayas du pays. Le précédent programme (2005-2009) prévoyait la création de 19 centres régionaux qui sont tous en cours de réalisation, a-t-il rappelé. Pour le ministre, ces laboratoires régionaux devaient alléger la pression sur le laboratoire de la capitale qui couvre cinq wilayas, à savoir Alger, Blida, Tipasa, Boumerdès et Tizi Ouzou. Ils permettront aussi d'élargir son activité de contrôle à d'autres produits. Pour son directeur général, Djamel Abbad, le Centre algérien de contrôle de la qualité et de l'emballage a d'ores et déjà commencé à contrôler des produits non alimentaires mais ayant un impact direct sur la santé des consommateurs tels que les jouets, les cosmétiques et les séchoirs. La réception du Laboratoire national d'essai permettra de renforcer les activités du CACQE. Implantée dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, cette structure bénéficiera d'une enveloppe de 1,8 milliard de dinars pour l'acquisition d'équipements de contrôle. S'exprimant sur les mécanismes de contrôle prévus pendant le mois de Ramadhan, M. Benbada a rappelé les mesures annoncées précédemment, à savoir la mobilisation de tous les agents de contrôle, l'intensification des contrôles inopinés de commerce, de marchés et d'entrepôts et la prolongation des heures de travail des laboratoires de contrôle. Selon le ministre, un «déséquilibre relatif des prix» marquera les premiers jours du mois de Ramadhan, notamment ceux des fruits et légumes dont la demande sera très forte, soulignant que cette situation sera «très limitée» dans le temps et les prix retrouveront leur équilibre. S'agissant du mécanisme de plafonnement des prix, M. Benbada a indiqué que cette mesure sera adoptée durant tout le mois de jeûne pour ce qui est de certains produits de large consommation au cas où leurs prix seraient «trop élevés». «Cependant, a-t-il ajouté, cette procédure s'effectuera en fonction de la structure des prix et avec la collaboration de tous les secteurs techniques tels l'agriculture, l'industrie, la pêche, le but étant d'aboutir à la mise au point d'un mécanisme permanent de plafonnement» des prix. Abordant la question ayant trait à la régulation des marchés, M. Benbada a précisé que les autorités avaient instruit les walis et les responsables des Offices régionaux de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de la mise en place d'espaces qui serviraient de marchés de proximité dans les centres d'agglomération et les nouvelles entités urbaines. Parallèlement, une enveloppe de 10 milliards de dinars a été dégagée représentant le capital de l'entreprise économique qui se chargera de la gestion des marchés de gros à l'échelle nationale. Au cours de sa visite à travers les différents services du Centre situé dans la commune de Mohammadia (Alger), le ministre a reçu des explications sur les opérations de contrôle des produits alimentaires, des détergents et cosmétiques, et pris note des préoccupations des cadres et agents y exerçant. Dans le même registre, le directeur du Centre a relevé le recours de certains opérateurs à «des comportements frauduleux» dans les étiquetages de leurs produits «pour échapper à l'obligation de respect des composants», faisant remarquer que les produits laitiers tels les fromages et les yaourts sont les plus exposés à ce genre d'infractions. «Pour mettre un terme à ce phénomène, les services du ministère du Commerce mettront au point les critères devant prévaloir à la production des produits laitiers et ce, à la lumière d'une enquête nationale réalisée il y a une année».