Le plan, qui prévoit l'octroi à M. Stronach de quelque 1 milliard en espèces, actions et autres incitatifs afin que sa famille renonce au contrôle du géant des pièces automobiles, a déjà été approuvé par environ les trois quarts des détenteurs d'actions ordinaires de Magna présents lors d'une assemblée spéciale tenue fin juillet, en banlieue de Toronto. L'entente est cependant contestée par une minorité d'actionnaires estimant que la prime versée à M. Stronach est trop élevée, contrairement aux autres actionnaires, qui croient qu'elle aura pour effet d'accroître la valeur de l'entreprise. Le juge Herman Wilton-Siegel, qui a tenu deux journées d'audiences sur la question, la semaine dernière, a fait connaître mardi la teneur de sa décision. «La décision rendue aujourd'hui par la Cour supérieure appuie notre position voulant que les arguments de la minorité d'actionnaires dissidents soient sans fondement», a affirmé le directeur financier de Magna, Vincent Galifi, dans un communiqué émis depuis Aurora, en Ontario, où se trouve le siège social de la société. Magna a dit ignorer si les opposants à son plan entendaient faire appel de la décision du juge Wilton-Siegel, ce qui, le cas échéant, doit être fait dans un délai de 30 jours une fois le jugement rendu. Quoi qu'il en soit, les clauses de l'entente autorisent Magna ou la famille Stronach à tourner le dos au plan s'il n'est pas approuvé d'ici la fin du mois. Plusieurs actionnaires, dont d'importants investisseurs comme le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, le Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario, l'Alberta Investment Management Corporation et la British Columbia Investment Management Corporation, se sont opposés à la prime de 1800% que Magna propose d'accorder à M. Stronach, et à la dilution de leurs actions qui en résulterait. Ils estiment que le plan de Magna créerait un dangereux précédent susceptible de nuire aux marchés financiers du Canada si jamais d'autres entreprises avec une structure à deux paliers d'actions suivaient l'exemple du fabricant de pièces automobiles. Ces actionnaires ont fait part de leur opposition devant la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario puis en Cour supérieure de l'Ontario. À la Bourse de Toronto, mardi après-midi, le cours des actions de Magna International était de 83,47 $, en hausse de 3,83 $, soit près de 5%. Le titre de l'entreprise s'est apprécié de plus de 23% depuis l'annonce originale de l'entente, au début du mois de mai.