, Le mathématicien Abû Ja'far Al-Khâzinî du Khurâsân (m. 971), qui s'est spécialisé dans l'algèbre et la géométrie, a résolu le fameux problème de l'équation cubique d'Al-Mahânî grâce aux sections coniques. - Abû Al-Hasan Ahmad Ibn Ibrâhîm Al-Uqlîdîsî (l'Euclidien) (m. 980), qui était un si grand mathématicien qu'on lui donna le surnom du célèbre mathématicien grec Euclide. Il a écrit d'importants traités sur les fractions décimales dont le plus connu est Kitâb al-Fusul fî al-Hisâb al-Hindi (Livre de l'Arithmétique indienne). A une certaine époque, on croyait que les fractions décimales avaient été introduites pour la première fois par le mathématicien belge Simon Stevin (m. 1620). Ensuite, une recherche approfondie a démontré l'extrême importance des travaux d'Al-Kâshî (m. 1429) dans ce domaine. Aujourd'hui, on reconnaît que c'est l'œuvre d'Al-Uqlîdîsî rédigée à Damas vers 952, qui prime sur tous ces travaux. C'est donc lui qui a introduit le concept des fractions décimales. - Abû Al-Wafa' Al-Buzajânî de Buzjân en Perse (m. 997/8), qui est considéré comme l'un des plus grands mathématiciens musulmans. Il a écrit plusieurs commentaires sur les travaux d'Al-Khwârizmî, de Diophante et d'Euclide. Sa contribution majeure reste cependant ses recherches en trigonométrie : il a inventé les fonctions sécantes et cosécantes, prouvé la généralité du théorème du sinus pour les triangles sphériques et déterminé une nouvelle méthode pour calculer les tables de sinus. Il a considérablement amélioré les méthodes de calcul des triangles sphériques par l'emploi de la tangente et de la règle des quatre segments relative au triangle, en remplacement de celle de six segments relative au quadrilatère, donnée par Menelaüs. Son œuvre la plus connue est Kitâb al-Handasa (Traité de géométrie). - Le mathématicien Abû Sahl Ibn Rustâm Kûhî (m. 998) du Tabarisatân, a travaillé sur les problèmes géométriques posés par Archimède et Apollonios de Perga. - Le mathématicien et astronome Abû Al-Fatâh d'Ispahan a revu et amélioré la traduction arabe des travaux d'Apollonios de Perga. - Le mathématicien Abû ‘Abdullâh Ibn Ahmad Muhammad Al-Khuwârizmî, décédé en 977 ; à ne pas confondre avec Muhammad Ibn Mûsâ Al-Khwârizmî, décédé en 845. - Le mathématicien Abû Mahmûd Hamid Ibn Al-Khidr Al-Khujandî (m. 1000) de la région du Syr-Daria (Iaxarte). Il a donné son théorème du sinus pour les triangles sphériques et a prouvé que la somme de deux cubes ne peut être égale à un cube. Cependant, l'affirmation qu'il n'y a pas de solutions rationnelles à a3+b3 = c3 est maintenant connue comme un cas spécifique du dernier théorème de Fermat, d'après le nom du mathématicien français du XVIIe siècle, Pierre de Fermat. - Le mathématicien Abû Ja'far Muhammad Ibn Al-Husayn qui a suivi les traces d'Al-Khujandî. Il a laissé des travaux importants dans le domaine que les Arabes appelaient Al-Handasa ath-Thâbit (La géométrie «Immobile »). - Le mathématicien Sinân Ibn Al-Fatâh. - Le mathématicien et astronome Abû Al-Husayn Râzî, auteur de Kitâb al-Kawâkib (Le livre des étoiles), dans lequel il identifie de nouvelles étoiles non mentionnées par Ptolémée. Il est décédé en 986 et ne doit pas être confondu avec Muhammad Ibn Zakariyyâ Ar-Râzî (Rhazes), le fameux médecin mort en 925. - L'astronome et mathématicien ‘Abd Ar-Rahmân Çûfî de Perse, latinisé en Azophi (m. 986). Il a établi en 964 un catalogue, Kitâb al-Kawâkib ath-Thâbit al-Musawwar (Le livre des étoile fixes), contenant la première observation de la galaxie d'Andromède, qui ne fut redécouverte qu'en 1612 par l'astronome allemand Simon Marius, peu de temps après l'invention du télescope. - Le mathématicien et ingénieur mécanicien Abû ‘Abd Allâh Muhammad Ibn Mu'âdh Al-Jayyanî (m. 980). Né à Cordoue, il est connu pour ses travaux sur les proportions. Ingénieur spécialiste en hydraulique, il a écrit un important traité sur les horloges hydrauliques. C'est probablement le même personnage que le fameux théologien et grammairien de Cordoue connu sous le même nom. - Le médecin et historien andalou Ibn Juljul (m. 995), médecin du calife Hishâm II. Il est auteur de l'Histoire des médecins Andalous et d'un commentaire sur le Materia Medica de Dioscoride. - Le médecin Abû Mançûr Muwaffaq de Herat en Afghanistan. Il est auteur d'un traité médical en persan, Kitâb al-Abniya'an Haqâ'iq al-Adwiya (Traité sur les remèdes). Ce livre, connu en Occident sous le nom de Codex Vindobonensis, décrit 585 remèdes différents. Il est de grande importance du point de vue pharmaceutique. - Le médecin ‘Alî Ibn ‘Abbâs, natif du sud de la Perse, dont le nom fut latinisé en Haly Abbas (m. 994). Son ouvrage principal, Kitâb al-Malakî (Liber Regius, Le livre royal et l'art de la médecine), à la fois pratique et théorique, souligne les erreurs et les idées fausses des travaux d'Hippocrate et de Galien. Dans un autre livre, Traité sur la médecine paru en 970, il mentionne pour la première fois l'existence des capillaires en plus des artères et affirme que la rougeole est contagieuse. - Les médecins Abû Mançûr Al-Qumrî, un des maîtres d'Ibn Sînâ ; et Abû ‘Abd Allâh Al-Muqaddasî, originaire d'Al-Quds ; il exerçait en Egypte vers 990. - Le médecin ‘Arîb Ibn Sa'ad Al-Qurtubî (ml. 976) de Cordoue , auteur d'unlivre sur l'obstétrique et la pédiatrie. - Abû Al-Qâsim Khalaf Ibn ‘Abbas Az-Zahrawî, latinisé en Abulcassis oiu Albucasis. Né à Madînat az-Zahra, près de Cordoue en 936, il est décédé en 1013. C'était un grand médecin et le plus grand chirurgien du monde musulman. Il est l'auteur du Kitâb at-Taçrîf (Le livre des méthodes) qu'il a écrit après avoir exercé la médecine pendant cinquante ans. Ce livre comprend trois parties : la première concerne la cautérisation ; la seconde détaille les opérations nécessitant l'utilisation d'un scalpel, parle de chirurgie dentaire et oculaire, d'obstétrique, des hernies et des extractions de cailloux ; et la troisième partie concerne les fractures et luxations. Il a imaginé et inventé beaucoup d'instruments chirurgicaux dont les dessins se trouvent dans son livre. La première traduction latine date de 1497, avec une dernière édition européenne en 1816. La base de la chirurgie occidentale moderne se trouve dans son livre, qui est resté le principal programme d'enseignement des instituts médicaux européens jusqu'au XVIIIe sicle inclus. Le grand physiologiste suisse du XVIIIe siècle, Albrecht von Haller a déclaré à son sujet : «Son travail fut une véritable source pour tous les chirurgiens postérieurs au XIVe siècle». Il est le premier médecin à utiliser du catgut pour les sutures abdominales, et près de huit siècles avant le chirurgien anglais Percivall Pott, il a expliqué et traité l'ostéo-arthrite, la tuberculose de la moelle épinière. (A suivre)