L'amalgame médiatique qui en a suivi et les extrapolations de certains ont fait de ces quatre jeunes de grands criminels. En fait, selon des sources proches du parquet de Annaba, il s'agirait de 4 délinquants condamnés à des peines de prison pour divers délits. Les mêmes sources ont indiqué que lors de leur audition quelques heures après leur fuite, trois évadés qui avaient été repris, le 4e restant activement recherché, ont affirmé que leur acte n'obéissait à aucune préméditation. «Nous étions dans la cour de la prison. Nous avons constaté que contrairement à leurs habitudes, les gardiens étaient moins vigilants. Ce dont nous avons profité pour utiliser comme échelle un objet métallique pour franchir le mur de l'enceinte de la prison», auraient-ils répété chaque fois qu'ils étaient interrogés par le procureur de la République sur d'éventuelles complicités extérieures ou intérieures. Un de ces trois détenus aurait même parlé de «bravades et de pari» avec ses codétenus à se jouer de ces bonshommes de surveillants qui les auraient laisser sans surveillance. D'abord choquée par la facilité déconcertante rapportée dans l'exécution de l'évasion, la place publique annabie a rapidement opté pour un banal fait divers. Surtout que dans la prison de Bouzaâroura sont internés des délinquants sans relation aucune avec la grande criminalité. Cette dernière est à la charge du centre de rééducation 1 000 lits Allelicks situé une centaine de mètres plus loin. Même à ce niveau, les condamnés à de lourdes peines font l'objet de transfert vers Tazoult ex-Lambèse dans la wilaya de Batna. Il reste néanmoins que cette évasion remet en question tout le dispositif de garde particulièrement en période de Ramadhan où l'insuffisance des effectifs impose de laisser de côté certains aspects liés à la discipline pénitentiaire