Selon des sources de sécurité somaliennes, des éléments du principal groupe armé shebab ont pris d'assaut dans la journée l'hôtel Mona, situé près du palais présidentiel, et qui abritait des députés et des hauts responsables du gouvernement de transition. «Trente personnes ont été tuées dans l'attaque. Six sont des membres du Parlement somalien et quatre sont des haut fonctionnaires du gouvernement»,a déclaré le vice-Premier ministre somalien, Abdirahman Haji Adab Ibbi, arrivé sur les lieux de l'attaque. D'après des témoins cités par des médias, deux assaillants «vêtus d'uniformes des forces gouvernementales ont fait irruption dans le hall de l'hôtel Mona, où ils ont ouvert le feu sur les personnes présentes» avant de déclencher des explosifs qu'ils portaient sur eux. Une source des insurgés a, selon les médias, revendiqué l'attaque contre l'hôtel qui a été déjà ciblé l'an dernier par une attaque du groupe shebab. Cette nouvelle attaque intervient alors que les combats entre shebab et les forces gouvernementales soutenues par les troupes de l'Union africaine (Amisom) font rage à Mogadiscio, faisant depuis lundi, au moins une quarantaine de morts parmi les civils. Ces affrontements ont repris dans la journée d'hier, et se déroulaient sur plusieurs lignes de front, notamment à Holwadag, Hodan et Bondhere, selon un responsable des troupes gouvernementales, le colonel Mohamed Omar. Les insurgés avait lancé une attaque contre les forces gouvernementales et l'Amisom dans la capitale, suivie de violents combats entre les deux parties. Les «shebab» qui contrôlent le sud et une grande partie du centre de la Somalie poursuivent leurs attaques contre le TFG à Mogadiscio. La veille, ils avaient menacé de prendre pour cible les édifices gouvernementaux et les forces de paix africaines. Ces dernières violences qui ont secoué la Somalie ont suscité l'inquiétude de la communauté internationale, dont l'ONU et l'Union africaine (UA), appelant à des actions urgentes afin d'éviter que ce pays ne sombre dans le chaos. Le représentant spécial adjoint et président de la Commission de l'UA pour la Somalie, Wafula Wamunyinyi a réclamé lundi à Nairobi une intervention de la communauté internationale, soulignant que tout retard «ne fera qu'aggraver la situation» dans ce pays, en proie aux violences des insurgés. «Nous demandons à la communauté internationale de prendre bien au sérieux la question de la Somalie. Elle risque de devenir une menace régionale si nous la traitons pas maintenant», a-t-il insisté. Le responsable africain a souligné, par ailleurs, qu'en plus des violences la situation humanitaire est hors de contrôle après l'expulsion des agences humanitaires. Face à cette situation, l'UA a décidé de renforcer sa mission en Somalie en y envoyant un nouveau contingent composé de centaines de soldats ougandais qui ont déjà pris position à Mogadiscio. «Le premier groupe du contingent ougandais est déjà à Mogadiscio. Nous attendons l'arrivée des troupes de Guinée et de Djibouti. Les renforts permettront à l'Amisom d'étendre ses zones de protection dans la capitale somalienne», a assuré M. Wamunyinyi. L'ONU a, pour sa part, évoqué un éventuel renforcement de sa présence dans ce pays afin d'aider à faire avancer le processus de paix, endiguer la violence et rétablir l'Etat de droit. Le représentant spécial de l'ONU pour la Somalie, Augustine Mahiga, souhaite que sa mission déploie une partie de son personnel international dans les régions autoproclamées autonomes du Puntland et de Somaliland (nord) au cours des prochains mois. Le Bureau politique de l'ONU en Somalie (UNPOS) devrait être également présent dans la capitale Mogadiscio en dépit des violences des insurgés. La violence a augmenté en Somalie, notamment à Mogadiscio depuis le déploiement en 2007 d'une force de l'Union africaine, l'Amisom, pour soutenir le gouvernement de transition dans le combat contre les insurgés.