Le nom breton lui-même signifie «ours», symbole de force, de stabilité et de protection, caractères bien présents dans sa légende. En effet, Arthur était un homme réputé fort, posé, et en tant que roi, garant de la sécurité de ses sujets. Dans la civilisation celtique, l'ours est avant tout l'animal emblématique de la royauté. Les origines Certains chroniqueurs pensent que le roi Arthur aurait vécu au VIe siècle et serait originaire du Pays de Galles, ou de l'ouest de l'Angleterre, mais l'emplacement exact de sa cour, connue sous le nom de Camelot, reste un mystère. Il aurait combattu les Saxons. Il est, parfois, assimilé à un chef nommé Ambrosius Aurelianus. Malheureusement, on ne connaît que peu de choses de ce chef, et les spécialistes ne savent pas si les «Brettones» désignaient les habitants des Îles Britanniques, ou ceux de Bretagne. Il est, néanmoins, assez probable que le terme désigne les peuples insulaires, le mot «Bretagne» à l'époque ne désignant aucune terre sur le continent. Les historiens anglophones parlent de Britto-romains qui dominaient l'ensemble des populations celtiques romanisées de Grande-Bretagne. Concernant Arthur lui-même, une thèse en ferait un grand propriétaire terrien romanisé ayant constitué, comme c'était alors courant à l'époque, sa propre troupe de mercenaires à sa solde et payés en nourriture, et ayant prêté main-forte aux rois brittons contre les Saxons. En effet, une chronique (IXe siècle) le désigne comme un chef de guerre combattant «avec les rois bretons». En outre, dès le IVe siècle, les corps de mercenaires sont constitués majoritairement de cavaliers. La légende d'un corps de cavaliers d'élites servant Arthur n'est pas loin... Un chercheur pensait avoir retrouvé le vrai Arthur dans le personnage d'un préfet romain, installé à York, chargé de combattre les Calédoniens (peuple de l'actuelle Ecosse) au-delà du mur d'Hadrien. Il a remporté contre eux une suite de victoires entre 183 et 185 après J.-C. Ensuite, il est envoyé en Armorique mater une rébellion. Selon un autre chercheur, le légendaire Arthur est inspiré d'un personnage réel «roi des Bretons» qui débarqua en Gaule en 468 prêter main-forte aux Romains contre les Wisigoths et les Saxons. D'autres pensent qu'Arthur serait un personnage fictif. Cette théorie serait renforcée par le fait que d'autres Britanniques de cette période avaient eux aussi combattu les Saxons et participé à beaucoup de batailles de l'époque. Selon la légende, l'Empire arthurien aurait englobé, outre l'Angleterre actuelle, l'Ecosse, l'Irlande, l'Islande, le Danemark, la Norvège et la Gaule. Certaines chroniques relatent même la victoire remportée par Arthur sur les légions romaines en Burgondie (Bourgogne), au cours d'une expédition qui l'aurait mené jusqu'à Rome... Il faudra noter, enfin, que ce nom pouvait être courant à l'époque celtique et aurait pu désigner plusieurs chefs, dont les vies auraient servi à constituer celle du personnage mythologique. Le patronyme Arthur pourrait alors correspondre à un statut de chef de guerre pouvant être porté par divers personnages en même temps. Il est intéressant de constater que ce nom connaît une vogue très importante dans l'aristocratie celtique dans les années qui suivent la mort du roi Arthur entre 537 et 542. En 1191, des moines de l'abbaye de Glastonbury annoncèrent avoir découvert la tombe d'Arthur. Ces tombes furent visitées par beaucoup de personnes, et déplacées vers une nouvelle sépulture en 1278. Celle-ci fut détruite pendant la Réforme protestante du XVIe siècle. Un antiquaire rapporte qu'il en a trouvé la croix parmi les débris, et traduit son inscription : «Ici git le célèbre roi Arthur en son île d'Avalon.» Premières légendes Le roi Arthur apparaît pour la première fois dans la littérature galloise. Dans le premier poème gallois retrouvé, vers 575-600, il est écrit au sujet d'un de ses personnages qu'«il nourrissait des corbeaux noirs sur les remparts, alors qu'il n'était pas Arthur». Mais ce poème peut être interprété de bien des manières toutes différentes les unes des autres. Une autre ancienne référence au roi Arthur est dans l'Historia Brittonum attribuée à un moine gallois qui aurait écrit cette Histoire galloise vers 830. Le roi Arthur est décrit comme un «chef de guerre» plutôt que comme un roi. Le roi Arthur apparaît aussi dans l'histoire galloise et les dernières parties d'une chronique font mention d'Arthur et situent sa cour en Cornouailles, sur une colline fortifiée et bien défendue par ses remparts. Le roi Arthur est aussi parfois décrit comme le chef d'un groupe de chasseurs mythiques, non seulement dans les Îles britanniques, mais aussi dans la province de la Bretagne, en France, mais aussi en Allemagne et en Grèce. En 1133, un chroniqueur écrivit une Historia Regum Britanniae qui fut l'équivalent d'un best seller médiéval, et attira l'attention d'autres écrivains qui en profitèrent pour améliorer les histoires du roi Arthur. Mais de nombreuses autres hypothèses existent. Les histoires concernant Arthur pourraient venir des traditions orales bretonnes, disséminées dans les cours royales et de la noblesse d'Europe grâce aux jongleurs professionnels. On raconta des histoires provenant de cette mythologie à la moitié du XIIe siècle, de même que dans des poèmes narratifs. Ces histoires, réunies sous le vocable de matière de Bretagne, devinrent populaires à partir du XIIe siècle. Dans ces histoires, Arthur rassembla les Chevaliers de la Table Ronde (en particulier Lancelot, Gauvain et Galaad). Le magicien Merlin, dit «l'Enchanteur», y participait de temps en temps. Ces chevaliers participèrent à des quêtes mythiques, comme celle du Saint Graal. D'autres histoires du monde celtique s'associèrent à la légende d'Arthur, telle que la légende de Tristan et Iseut. Dans les dernières légendes, la romance entre le champion d'Arthur, Lancelot, et la reine Guenièvre devint la cause principale de la chute du monde arthurien. (A suivre)