Le plus grand nombre de commerçants de gros et de détail de ces produits se concentre au niveau des boulevards Maata-Mohamed-Habib et Mascara, non loin du centre-ville, et du marché populaire de hai "Medina El Jdida". Le boulevard Mascara célèbre par son commerce de dattes, est maintenant garni de boutiques spécialisées dans la vente des produits de beauté, d'hygiène corporelle et des crèmes, ce qui lui a valu le sobriquet de "Boulevard du maquillage". La croissance de cette activité commerciale a encouragé l'apparition de marchés informels dans la vente de produits cosmétiques que ce soit au marché de "Medina El Jdida" ou les marchés hebdomadaires. Les commerçants ambulants y détiennent de nombreux étals attirant beaucoup de clients, notamment en été lorsque l'utilisation des crèmes solaires et autres produits cosmétiques augmente en raison des fréquentes sorties en mer, des fêtes et autres cérémonies festives. Devant la diversité de produits cosmétiques exposés, les vendeurs ambulants usent de tous les moyens et subtilités pour charmer le client qui cède à la tentation sans prendre le temps de connaître la qualité et l'origine du produit qu'il achète. Un point commun chez ces vendeurs: des prix abordables comparés à ceux pratiqués dans les boutiques spécialisées dans la vente de cosmétiques ou dans les pharmacies, comme l'affirme une dame qui dit dépenser mensuellement entre 2 000 et 5 000 DA pendant la saison estivale et qui est devenue, au fil des jours et des tentations, une fidèle cliente des marchands ambulants. Ces vendeurs s'approvisionnent auprès des commerçants de détail et de gros, selon les propos d'un commerçant, qui avoue acquérir ces articles à des prix attractifs car proches de la péremption, et "chacun (grossiste, petit revendeur, consommateur) y trouve son compte". A titre d'exemple, le prix d'un bâton de rouge à lèvres peut descendre jusqu'à 10 DA. Certains parfums, déodorants, crèmes et hydratants pour cheveux sont cédés à 50 DA l'unité par ces vendeurs de rue. A ce sujet, un membre de l'association de protection du consommateur activant à Oran a soutenu, lors une rencontre sur le phénomène de la contrefaçon, tenue en 2009 à Oran, que "le point faible du consommateur est qu'il ne recherche que les produits dont les prix sont compatibles avec son pouvoir d'achat, sans prendre en compte les autres facteurs et leur conséquences sur sa santé". A côté des vendeurs ambulants, des délégués commerciaux se sont illustrés dans les marchés de la cosmétique à Oran, sillonnant divers quartiers et agglomérations urbaines dans le but de proposer des produits de marques internationales à des prix compétitifs. Concurrence déloyale Petit à petit, ces vendeurs de l'informel sont devenus pour ainsi dire des "experts" dans le monde de la cosmétique et font étalage d'une large connaissance des marques internationales. Ils concurrencent, en plus, les boutiques spécialisées et les pharmacies qui souffrent de la mévente de certains produits parapharmaceutiques, elles qui paient leurs impôts et s'acquittent de toutes sortes de charges propres à toute activité commerciale légale. Un pharmacien activant au centre-ville d'Oran affirme qu'il existe encore une absence de culture chez le consommateur qui "court derrière tout ce qui est bon marché", et un manque de contrôle pour protéger le consommateur contre la fraude et autres pratiques aux conséquences néfastes. Dans le même contexte, Mme Djazia, esthéticienne et consultante dans un laboratoire international, déclare qu'il est inconcevable et inacceptable que l'on écoule des produits aussi sensibles que les crèmes cosmétiques dans les marchés populaires. Elle exhorte dans ce sens les citoyens à acquérir ce genre de produits auprès des officines pharmaceutiques et des boutiques spécialisées, et avertit que la majorité des articles exposés dans les marchés populaires s'avèrent être des imitations, et leur utilisation présente un danger. Parole de femme et de spécialiste. Ces produits délicats sont proposés dans des conditions inadéquates dans les marchés. Ils ne portent pas d'étiquettes, voire pas de date de péremption et restent longtemps au soleil. Conséquence, un dermatologue affirme qu'un grand nombre de ses patients souffrent de maladies dermiques provoquées par l'utilisation de produits de beauté acquis auprès de marchands ambulants. Des spécialistes participant aux travaux des journées médicales, organisées fin juin à Oran, ont mis en garde contre l'utilisation de crèmes de protection des rayons ultraviolets (écran total) vendues sur les trottoirs et ont appelé les consommateurs à plus prudence vis-à-vis de ces produits exposés d'une manière anarchique, notamment en été. Ces spécialistes ont mis aussi l'accent sur la nécessité de campagnes de sensibilisation des consommateurs dans tous les supports audiovisuels.