Ces produits sont acquis auprès des commerçants de détail et de gros à des prix attractifs, car proches de la péremption. Beauté en danger! Le commerce des produits cosmétiques connaît un accroissement fulgurant, mais le plus souvent anarchique, depuis quelques années à Oran, qui devient ainsi le centre de ravitaillement de toute la région ouest et sud-ouest du pays en ces produits, qu'ils soient importés ou fabriqués localement. Le plus grand nombre de commerçants de gros et de détail de ces produits se concentre au niveau des boulevards Maâta- Mohamed Habib et de Mascara, non loin du centre-ville, et du marché populaire de hay Mdina J'dida. Le boulevard de Mascara, célèbre par son commerce de dattes, est maintenant garni de boutiques spécialisées dans la vente de produits cosmétiques, d'hygiène corporelle et des crèmes de beauté, ce qui lui a valu le sobriquet de «Boulevard du maquillage». La croissance de cette activité commerciale a encouragé l'apparition de marchés informels dans la vente de ces produits que ce soit au marché de Mdina J'dida ou les marchés hebdomadaires. Les commerçants ambulants y détiennent de nombreux étals attirant beaucoup de clients, notamment en été lorsque l'utilisation des crèmes solaires et autres produits cosmétiques augmente en raison des fêtes et autres cérémonies festives. Devant la diversité des produits cosmétiques exposés, les vendeurs ambulants usent de tous les moyens et subtilités pour charmer le client qui cède à la tentation sans prendre le temps de vérifier la qualité et l'origine du produit qu'il achète. Un point commun chez ces vendeurs: des prix abordables comparés à ceux pratiqués dans les boutiques spécialisées dans le cosmétique ou dans la parapharmacie, comme l'affirme une dame qui dit dépenser mensuellement entre 2000 et 5000 DA pendant la saison estivale et qui, au fil des jours, est devenue une fidèle cliente des marchands ambulants. Ces vendeurs s'approvisionnent auprès des commerçants de détail et de gros, selon les propos d'un commerçant, qui avoue acquérir ces articles à des prix attractifs car proches de la péremption, et «chacun (grossiste, petit revendeur, consommateur) y trouve son compte». Petit à petit, ces vendeurs de l'informel sont devenus pour ainsi dire des «experts» dans le monde du cosmétique et font étalage d'une large connaissance des marques internationales. Ils concurrencent en plus les boutiques spécialisées et les parapharmacies souffrant de la mévente alors qu'eux paient les impôts et s'acquittent de toutes sortes de charges propres à toute activité commerciale légale. Dans le même contexte, Mme Djazia, esthéticienne et consultante dans un laboratoire international, déclare qu'il est inconcevable et inacceptable que l'on écoule des produits aussi sensibles que les crèmes cosmétiques dans les marchés populaires. Ces produits délicats sont proposés dans des conditions inadéquates. Ils ne portent pas d'étiquette, voire pas de date de péremption et restent longtemps exposés au soleil. Conséquence, un dermatologue affirme qu'un grand nombre de ses patients souffrent de maladies dermiques provoquées par l'utilisation de produits de beauté acquis auprès des marchands ambulants.