C'est au cours d'un vernissage très convivial que le coup d'envoi de la première édition du Festival de photographie d'art a été donné, avant-hier par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi et par M. Benatallah, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger. Sur un ensemble de trois niveaux du musée que l'exposition en question est agencée. Les cimaises sont ornées par plus de deux cents photographies, réalisées tantôt en couleurs tantôt en noir et blanc. Intitulée «Voyage», cette exposition regroupe dix photographes algériens et une photographe allemande. Au cours d'une conférence de presse, animée, la veille, le directeur du Mama, M. Mohamed Djehiche, a soutenu que cette exposition est une invitation à l'émerveillement au gré des flânerie des auteurs qui allient exigence, humour, réflexion, sensibilité et émotion. Djenidi Sid Ali a opté de dévoiler des photos, réalisées au cours de l'un de ses voyages en Chine. L'œil est rivé par cette femme à Xi'An, ville à majorité musulmane déambulant sur la place principale ou encore ces deux portraits intitulées «chez le restaurateur d'art-Pékin». L'artiste affirme que les inspirations premières de ses prédécesseurs et pionniers de la photographie dont entre autres Cartier Bresson, Eugène Smith, Walker Evans qui «m'ont donné le goût à la photographie, ont soudainement traversé mon imaginaire et laisser cours à mon inspiration de capter modestement un espèce d'état d'esprit et d'ambiance de ce pays si différent de l'occident». Djama Nadir a lui aussi opté pour un voyage en Chine. Il exhibe des clichés où la foule est omniprésente. «Prendre une photo, dit-il, est d'abord une envie». «Le sujet vous appelle, vous interpelle. Et l'histoire commence. Une osmose se crée entre vous et l sujet et dans un moment d'émotion, l'instant est fixé. Et ce moment de vérité est un moment d'éternité.» L'artiste Kal Karim nous transpose en Nouvelle en Guyane françaises à travers l'exploration de son habitat. «Cette série de portraits d'architecture met en lumière l'ambivalence entre art et document. Khessaissia Ashraf fait trois haltes heureuses en Orient, en Asie et en Europe. Il pose vingt photographies, issues de divers reportages, effectués dans ces trois continents. Selon l'artiste, la sélection s'affranchit d'une thématique classique, favorisant le cliché par excellence et un voyage tous azimuth... Le fil d'Ariane sera retiré afin de briser toute cohérence prosaïque et favoriser plutôt la tension que soutient chaque cliché en tant qu'entité... en somme un patchwork où se mêlent regard tendre, regard humoristiques, parfois regard inquisiteur, voir naïf...». Pour sa part, Omar Méziani a immortalisé des photographies à l'issue de quelques séjours à Bamako, Ouagadougou et Saint-Louis du Sénégal. Noury Belabès dévoile des photos parlantes prises lors d'un périple qui l'a mené du Sénégal au Costa Rica, en passant par l'Ukraine, le Brésil, le Canada, la Turquie et l'Espagne. Fayçal Baghriche dévoile un des pas de la civilisation américaine, à travers des photos prises de son portable mais en modifiant l'angle de prise, donnant ainsi à ses œuvres une ligne d'horizon inclinée. Seghilani Hamid, artiste vivant à Paris, n'est pas parti aussi loin. Il a choisi de photographier son quartier et la vie quotidienne et ce tout en axant sur les valeurs les traditions algériennes au sein de sa famille. La photographe allemande Marion Beckhauser, a mis en exergue dans ses œuvres la beauté des paysages algériens. Pendant ses cinq séjours en Algérie, elle a assisté à la Sbeiba à Djanet et au Festival panafricain d'Alger en 2009. Elle a, également, visité plusieurs villes en faisant la connaissance de gens qu'elle n'est pas prête d'oublier.