En 2009, personne n'attendait les rendements enregistrés. Même les plus enthousiastes n'ont fait que dans l'attentisme et l'autosatisfaction béate. Ils faisaient des prévisions en deçà de la réalité. Ceux qui avaient proposé les augmentations des prix des semences, argumentant que les prix d'achat proposés par l'Etat ont joué un sale tour et à l'Etat et aux céréaliculteurs. Car si les semences sélectionnées et traitées avaient été utilisées, les rendements auraient été supérieurs. Enfin, les premiers bateaux exportant les céréales algériennes avaient quitté, après plusieurs décades, les quais du port d'Alger. Cette année, plusieurs décisions ont été prises par le département de M. Benaissa dans le sens de l'amélioration de la productivité. C'est aussi la première fois, après des errements qui n'ont que trop duré, que commencera une nouvelle étape du renouveau de l'économie agricole avec des décisions de mise en application des grands projets agricoles inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2011/2014. A Sétif, l'une des terres nourricières de l'Algérie, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a donné le top aux semeurs des grains de l'espoir. Nous avions couvert ses visites sur le terrain et pratiquement tous les travaux de son secteur, et nous retenons que le développement a pris une grande vitesse. L'utilisation de semoirs durant cette saison et les prochaines augmentera certainement les rendements. A Mechraâ Esfa, dans la wilaya de Tiaret, en 2008, comme à Béni Slimane en 2009, c'était à la volée qu'étaient semées les graines. C'est pour dire combien il est nécessaire d'user de la technologie lorsque celle-ci est disponible. Ce ne sera jamais une sinécure, car aujourd'hui et demain c'est la maîtrise des techniques et des technologies nouvelles qui augmentera la production et améliorera la productivité. Les objectifs sont clairs et ne doivent en aucun être ratés, c'est ce que nous avions déduit des différentes interventions du ministre de l'Agriculture. Le gouvernement semble lui aussi accorder toute l'importance au secteur de l'agriculture en allouant les crédits nécessaires pour son développement. Cette étape est désignée comme charnière dans le renouveau agricole et rural. Le ministre n'a pas cessé de le rappeler lors de ses interventions : «L'année agricole 2010/11 commence dans un contexte assez particulier, puisqu'elle s'inscrit dans la dynamique engagée durant les deux dernières années, pendant lesquelles a été confirmée la politique du renouveau agricole et rural. Plusieurs mesures ont été prises durant les compagnes 2008/2009 et 2009/2010 pour centrer le secteur autour de l'objectif de la sécurité alimentaire.» Il rappellera aussi que «tous les instruments nécessaires sont réunis pour faciliter le travail aux agriculteurs et aux opérateurs économiques». La modernité ne s'hérite pas, elle se construit et elle s'acquiert ; elle est l'objectif à atteindre par les personnes ou sociétés éprises du progrès. C'est pour cela que l'anniversaire et la commémoration de la journée de la vulgarisation agricole a élu Sétif comme espace d'expression. Ce ne sont pas uniquement les textes qu'il faudrait expliquer aux agriculteurs, mais surtout les nouvelles techniques pour augmenter la production et améliorer la productivité, dira le ministre en substance lors de son intervention devant les 350 vulgarisateurs des wilayas de l'est du pays en formation à l'Itmas de Sétif. Il ajoutera encore une fois que le programme pour le renforcement des capacités humaines et de l'assistance technique doit être mis en pratique et toucher l'ensemble de l'encadrement du secteur en général, et les vulgarisateurs qui sont au nombre 1 355 en particulier. Un exemple à méditer : l'introduction de nouvelles moissonneuses-batteuses a permis d'enregistrer un gain de 15% dans la production céréalière, c'est nettement plus élevé que le prix d'achat, donc, c'est possible de battre les records.