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«D'importants moments de notre histoire nationale restent méconnus de notre jeunesse» Youcef Merahi S/G du Haut Commissariat à l'amazighité à propos du royaume de Koukou :
Intervenant en marge des travaux de la journée d'études organisée par le HCA à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et, consacrée au Royaume de Koukou, dans la région des Ath Yahia (Aïn El Hammam), à l'extrême est du chef lieu de la wilaya, M Merahi a imputé cette méconnaissance des pans entiers de notre histoire nationale à «la négligence» des responsables en charge des programmes scolaires. «Ces instants de l'histoire de notre pays n'ont jamais été inclus dans les programmes scolaires y compris dans le département d'histoire de notre université», a-t-il relevé. Au HCA, a-t-il poursuivi, nous œuvrons à dépoussiérer, un tant soit peu, certains moments de notre histoire nationale. Parce que, a-t-il poursuivi, «la flamme de 1954, le déclenchement de la Guerre de libération nationale, n'a pas été une réaction spontanée mais toute une évolution et une maturation politique et patriotique qui ont fait que nous avons réussi à arracher l'indépendance de notre pays». Aussi, a-t-il, au nom de l'institution qu'il représente, le HCA, a lancé un appel aux plus hautes instances dirigeantes du pays, à leur tête le président de la République, pour que cet aspect de l'histoire nationale, soit enseigné dans nos écoles et universités. Le Royaume de Koukou Sur le plan géographique, ce Royaume, pour reprendre Oulhadj Naït Djoudi, de l'Université d'Alger, l'un des nombreux intervenants, est situé sur la RN71 qui relie Aïn El Hammam à Azazga et la traverse de part en part, le village de Koukou, dans la région des Ath Yahia (Aïn El Hammam) est limité par le village Tagounits au nord et nord-est, Imsouhal à l'est, At Jbara et Ath Antar, au sud, et, le village Tafrawt à l'ouest. Ce village est constitué de plusieurs hameaux : Les Aït Haroun, Aït Bali, Bougettoul, Ighil-Hfad, Tagemount-n-Koukou, Thala Guissane et Koukou Oufella qui culmine à près de 1 000 m d'altitude, un sommet rempart qui a fait sa réputation de par sa prédominance sur toute la vallée de Messouya et Sebaou qui va de Illoula Oumalou jusqu'à Tamda. Les Ath L Kadi, Ahmed et Amar notamment, firent de ce lieu, un Royaume, un lieu sûr et une base arrière contre l'ennemi. Durant tout le XVIe siècle, les Ath El –Kadi, a-t-il poursuivi, jouèrent un rôle politique régional important en s'alliant avec les Espagnols contre les Turcs ou avec les Turcs contre les Espagnols, selon les opportunités politiques et les enjeux du moment. L'un des fils de Si Ahmed A Tounsi, (de Tunisie, ndlr), qu'on surnommait Ourkho, se sépara de lui «parce que, pour satisfaire une vengeance», Si Ahmed avait violé son serment (Laanaya, une forme de protection accordée à un tiers). Le fils quitta Aourir des Ait Ghobri pour aller s'établir à Ifnayen dans l'actuelle commune Fenaya Ilmathen, en basse Kabylie, dans la wilaya de Béjaïa, sur la rive gauche de la Soummam, où il fonda le «saf» (rang) des Ourkho, appelé At Ufella, ceux d'en haut. Son propre frère, qui succéda à son père, réunissait le reste qu'il surnomma les Ath Ouada, ceux d'en Bas. Ahmed Tounsi Ben Amar Oul Kadi, fils de l'ancien chef des Ath L Kadi, Amar Ath L Kadi, détrôné et assassiné par son frère, enterré à Taqerrabt, un cimetière de Tagounits, revint s'établir en Kabylie en supplantant à son tour la lignée de son oncle paternel. Celui-ci vit le jour en Tunisie, où sa mère était réfugiée après l'assassinat de son mari. Il disposait dans la famille de ses beaux-parents, qui étaient des descendants de la dynastie des Hafsides (débuts XIIe-XVe siècle), de puissants alliés. À 16 ans, ses parents maternels lui auraient fourni «une petite armée» afin de reconquérir la tribu. Cela se passait en 1632. Si Ahmed Tounsi, après sa victoire, au lieu de s'installer à Koukou, préféra aller s'établir à Aourir, dans la tribu des Ath Ghobri. Après la déchéance des Ath El Kadi, les At Bu Khettouch finirent par s'imposer et firent éclipser définitivement les Ath L Kadi de la région mais les nouveaux «maîtres» ne cessèrent jamais d'être tiraillés par des luttes intestines. Ces luttes générèrent des conflits, des oppositions et des affrontements entre tribus.