La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, en collaboration avec le HCA, a organisé une journée d'étude sur le royaume de Koukou. Des historiens, universitaires, chercheurs et anthropologues étaient au rendez-vous. Un panel de chercheurs et d'historiens se succèdent pour converger sur des problématiques diverses posées par la royauté de Koukou, au XVIe et XVIIe siècles. Ainsi d'aucuns s'interrogent sur le fait qu'on l'ait occulté plus de deux siècles dans l'Histoire de l'Algérie. Naït Djoudi, premier intervenant, rectifie d'abord quelques caractères erronés d'un documentaire télévisé de la TV4 nationale. Entre autres, les images montrant le mausolée en ruine à Tizi n'Ath Aïcha (Boumerdès) où serait enterré Ahmed Oulqadi (?). L'intervenant dispose d'un important capital d'archives à la mesure de son intérêt scientifique porté sur la période des Aït Lqadi. “Exhumer un pan de l'Histoire locale n'est qu'une richesse pour l'Histoire nationale”, dira Naït Djoudi. Malgré la controverse avérée sur la généalogie de la famille royale, il réussit à restituer dans le temps et l'espace le royaume ; montant jusqu'à Abou El-Abbas El-ghobrini, assassiné dans sa cellule en 1305, en passant par les idrîsides de Tlemcen. Ainsi le choix de Koukou (village) est une option due à la géostratégie et à l'aspect défensif. “Ce n'est qu'en 1705 que les Turcs parvinrent à prendre Djemâa Saharridj”, ajoutera M. Chouitem, historien et fin narrateur qui remettra le royaume dans son contexte historique. “Comment se fait-il qu'après plus de deux siècles de règne, la royauté n'a pas pu fonder un Etat-nation ?” s'interroge l'historien. Il s'étale sur un certain nombre de raisons dont les rivalités internes et externes, des cercles religieux et le changement continu des capitales, une instabilité à laquelle s'ajoute la rivalité avec le royaume des Ath Abbas et les différents familiaux.