Les visites officielles se sont succédé durant toute cette décennie et elles sont souvent des jalons qui font monter à chaque fois d'un cran nouveau le niveau des relations économiques. A vrai dire, dans l'imaginaire collectif algérien, la Russie est un partenaire que l'on place dès l'abord dans le registre exclusif du partenariat militaire et des contrats d'achat d'armement et autres matériels de défense. Ce qui n'était pas faux il y a quelques années mais qui tend à devenir, avec la relance des relations économiques algéro-russes, un cliché et une perception un tant soit peu réductrice. L'ambition des deux pays d'identifier des créneaux de coopération économique n'a pas tardé à produire ses effets, surtout depuis l'opération commune de conversion de la dette algérienne détenue par la Russie, en investissements étrangers directs dans notre pays. Ce fut certainement le déclic, car la distance géographique, les écarts culturels et l'absence d'informations concernant le marché algérien avaient souvent raison des options d'investir en Algérie, surtout que cette distance a été amplifiée par l'effet intimidant des violences que l'Algérie a connues durant les années 1990. Des hommes d'affaires et des opérateurs économiques russes ont investi ces dernières années en Algérie et bien que les chiffres, ainsi réalisés en IDE soient encore modestes, il semble bien qu'à Moscou, les premiers éclaireurs venus sur le marché algérien, commencent à promouvoir la destination Algérie comme une destination privilégiée pour les bonnes affaires, le marché algérien étant désormais connuporteur. Du point de vue des dispositions d'investissement, les opérateurs russes ne pâlissent pas devant les mesures de protection de l'économie algérienne préconisées par les pouvoirs publics ces deux dernières années. La plupart de ceux d'ailleurs qui activent déjà en Algérie ont opté d'emblée pour des formules de partenariat direct avec des opérateurs algériens. La Russie est même envisagée par l'Algérie comme un partenaire privilégié dont le potentiel de coopération pourrait recouvrer des secteurs stratégiques comme ceux de l'énergie, de l'eau, de l'électricité et autres infrastructures de base où l'expertise détenue par les Russes figure parmi les plus reconnues dans le monde. De leur côté, les opérateurs économiques russes, qui découvrent le potentiel économique algérien, envisagent le marché algérien comme une alternative providentielle dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale. Ce sont là donc des perceptions qui se complètent et qui pourraient se rejoindre sur le terrain concret des partenariats gagnant-gagnant que l'Algérie appelle de tous ses vœux. Il reste, pour l'heure, à savoir ce que l'Algérie réserve au dossier d'OTH dont le nouveau détenteur majoritaire est un opérateur russe. La gestion de ce dossier sur lequel la réponse algérienne pourrait tomber aujourd'hui, au cours même de la visite officielle du président russe Dmitri Medvedev, pourrait avoir son poids dans l'avenir des relations économiques entre opérateurs russes et algériens.