C'est sous les auspices de l'Etablissement Art et Culture que l'exposition de peinture de Noureddine Chegrane est organisée. A travers ce rendez-vous pictural, Nourreddine Chegrane convie plus d'un à découvrir ses 35 années de travail. 35 années axées sur la recherche et la créativité. Au total, 67 toiles ornent les cimaises du Bastion 23. Des formes éparses et des couleurs gaies se donnent à voir avec beaucoup de ravissement et de sérénité à la fois. Pour ceux qui connaissent Nourreddine Chegrane, ils ne seront pas surpris par l'utilisation à outrance de l couleur sous ses différents tons. L'artiste peintre explique le choix de cette couleur par la magie qu'elle dégage et sa symbolique qui marque plusieurs entités comme la méditerranée, l'homme targui ou encore l'espoir. La peinture de Nourreddine Chegrane est loin d'être innocente. Elle recèle pleins de messages à la portée importante. En effet, l'artiste œuvre depuis plus de trois décennies à lancer des messages de paix, d'espoir, d'amour et de liberté et ce, en usitant le style impressionniste et expressionniste. Nourreddine Chegrane est né à Rabat en 1942. Son père né en 1910 à Tizi Hibel, village kabyle en Algérie, était infirmier et petit commerçant ambulant à Rabat. Il commence en 1950 des études à l'école primaire de Rabat. Très doué, il crayonnait sur papier d'emballage, sur ses cahiers et aimait écouter la musique. Son père jouait de la mandoline, airs kabyles. Nouredine aimait voir des illustrations et bandes dessinées, avait déjà une prédestination pour la musique, un de ses surveillants de son école jouait de l'accordéon pendant la récréation, ce qui émerveillait l'artiste. Il l'écoutait avec beaucoup de plaisir et d'attention, impressionné par cet instrument magique. Il se procure alors un petit harmonica pour s'essayer au jeu du souffle. En 1956, il allait voir peindre une artiste française Simone Manvoisin dans son atelier, adorait ces paysages marocains et l'envie de l'imiter lui trottait à la tête, ce qui fut fait en lui présentant ses premiers dessins et gouaches. Ce qui lui valut des encouragements en vue de continuer dans cette voie et d'étudier plus tard dans une Ecole des beaux-arts. En1957 Termine ses études primaires en fin d'études, il s'inscrit à l'INFC (Institut national de formation de cadres et instructeurs techniques) de Rabat, malheureusement sa myopie ne lui permettait pas de faire une carrière technique, il interrompe ses études et s'intéressa plutôt à la musique (percussion, batterie et harmonica). Il travaille alors comme employé de bureau dans un journal hebdomadaire Al Istiklal. En 1961, il intègre le groupe musical marocain Toubkal et jouait en trio d'harmoniciste et il soliste de variétés et jazz à Rabat. Il anime également une émission «Radio crochet» à la Télévision marocaine et forme son propre groupe «Les tittans» à Rabat. Parallèlement, il réalise des peintures sur toile. En1962, il sympathise et fréquente le centre culturel Français à Rabat. Il fait de nombreuses connaissances intéressantes. Il à l'occasion de jouer en qualité de batteur avec le saxophoniste Américain Gary Nash, actuellement Jazzman aux USA). En1964, il quitte le Maroc pour s'installer dans son pays d'origine qui est l'Algérie, visite de la Kabylie, fait la connaissance avec ses origines et dessine quelques croquis du village natal de son père. Il travaille comme dessinateur industriel et maître d'internat au CAAHT (Centre africain des hydrocarbures et textiles) de rocher noir de Boumerdés. Il peint une fresque sur les murs du foyer des étudiants du centre, forme un orchestre composé d'étudiants pour animer les fêtes et bals des enseignants Algériens et Soviétiques. Il joue en formation les week-ends dans un restaurant de la plage «Le figuier» avec le guitariste et chanteur Rachid Bahri (musicien résident actuellement en France). En1966, il étudia à l'école d'architecture et des beaux-arts d'Alger (atelier du peintre Issiakhem et du designer Delaneau). Il forme un orchestre avec un talentueux étudiant de cette école Farid Bendali. L'exposition de Nourreddine Chegrane qui se déroule au Bastion 23 mérite une attention particulière tant les œuvres exposées sont d'une qualité irréprochable. Les intéressés peuvent toujours aller à la rencontre de cette exposition qui se clôturera d'ici la fin de ce mois.