Certes les Béjaouis auraient pu gagner l'USM Annaba et lui infliger une seconde défaite, mais la réaction des poulains de Amraoui était logique et surtout légitime et sportivement correcte. Menad expliquera cette contreperformance et surtout l'usure de ses joueurs notamment Boudar, Gasmi et N'jeng : effilochée au grès d'une défense adverse, qui a pourtant brillé par sa fébrilité. Mes joueurs, dira-t-il, n'ont pas su gérer leurs émotions et efforts, car à défaut d'attendre, ils se sont empressés de faire le jeu. C'est cette erreur que nous avons dû payer cash à Annaba. De plus, je le crois fort, cela nous a mis autant que pour la première victoire de la pression et placé dans la tête d'un leader. «La victoire sur l'ASO nous a donné la grosse tête» A chaque chose malheur est bon, et à propos de cette défaite annabie, Menad conviendra que c'est un mal nécessaire. Nous devions descendre du nuage et nous rendre à l'évidence que nous ne sommes ni des leaders ni forcément les meilleurs et tout au moins pas invulnérables. La victoire sur l'ASO nous a donné la grosse tête, et il vaut mieux être refroidi, maintenant que de continuer à collectionner les illusions et sombrer dans une logique et une dynamique que nous n'avons pas encore acquises. Mes joueurs vont encore devoir travailler et assimiler et je veux qu'on y aille intelligemment et crescendo. Les Sétifiens sont forts mais prenables, c'est à cette logique que je n'ai pas cessé de préparer mes joueurs. Je leur ai maintes fois rabâché que les Aigles sétifiens sont forts et prenables. Forts de leur parcours, ils vont venir à Béjaïa en conquérants, et c'est là que nous les attendrons. J'ai bien préparé mes joueurs sur les plans physique, technique, tactique et psychologique. Il nous faudrait autant de présence, de tact et de réalisme pour surprendre les Sétifiens dont on connaît autant les forces que les faiblesses. Béjaïa n'a jamais réussi aux Sétifiens. Sur un autre plan, les joueurs ne doivent pas se mettre d'entrée dans la peau du vainqueur, car même si jusque-là, les Sétifiens n'ont pas connu de réussite à Béjaïa ni même dans leur fief où on les a toujours obligés au nul, cela n'est ni une règle ni une réalité, ils peuvent tout aussi nous surprendre même en nos bases. Pour que cette tradition soit respectée, elle doit d'abord être réalisée par les joueurs qui doivent faire preuve de beaucoup de génie. L'ESS ou le tournant béjaoui Poussés mais pas compressés par leur galerie, les Béjaouis voudront d'une victoire. Seul gage pour prouver qu'ils restent dans la course d'un authentique objectif d'un titre. Gagner l'Entente est une sorte de duel d'abord à soi-même puis à un adversaire qui lui-même cherche à confirmer. Pour ce faire, il faut faire objet de précision, concentration et d'intelligence et gagner la bataille du milieu. Le match se gagnera au milieu Autant l'on attend que la partie sera vissée et fermée de tous les côtés et pour les deux équipes, autant l'on doit s'attendre à un jeu ouvert où toute la bataille sera concentrée au milieu du terrain. Et à celui qui en aura les rênes se verra auréolé de la victoire. Une victoire qui peut sourire aux deux teams, car les deux disposent d'un milieu royal, notamment la JSMB dont le sien peut être encombrant avec Kacem, Boudar, Zerdab, Maroci et Hamlaoui qui devront en face affronter Lemouchia et Hadj Aïssa. C'est dire que la bataille sera rude. Que d'absents ! Le match sera aussi bien plein d'émotions et de retrouvailles d'abord entre les voisins et amis qu'entre les concurrents. Il sera aussi celui de nombreux absents car si les Béjaouis ne sont pas encore fixés sur leur stratège Kacem, les Sétifiens savent déjà qu'ils ne compteront ni sur Belkaïd ni Delhoum et encore moins sur Yeklef. Des absents qui pèseront sur une partie qui aurait pu être plus belle avec leur présence. Une partie forte, des joueurs aguerris de part et d'autre et un véritable duel pour le leadership en somme !