L'excédent de la balance commerciale chinoise reste cependant élevé et la progression des exportations reste à deux chiffres, ce qui laisse penser que les appels internationaux en faveur d'une appréciation du yuan ne devraient pas faiblir. «L'excédent commercial est plus faible que prévu mais les pressions des Etats-Unis en faveur d'une réévaluation du yuan vont rester fortes car c'est une année électorale», estime Thio Chin Thio, spécialiste devises à BNP Paribas à Singapour. Pékin s'est efforcé de mettre en valeur ces chiffres dans la perspective de la publication attendue vendredi du rapport semestriel du Trésor américain sur les changes, qui pourrait pour la première fois accuser officiellement la Chine de manipuler sa monnaie. Lors de la publication de la statistique, l'Administration générale des douanes a souligné que l'excédent commercial s'établissait à un plus bas de cinq mois et que la hausse des importations d'un mois sur l'autre avait atteint un plus haut record. «La croissance plus forte que prévu des importations montre que l'économie chinoise se repose de plus en plus sur sa solidité interne, ce qui est le résultat de ce que Pékin souhaite obtenir», explique Xu Jian, économiste à CICC, à Pékin. La croissance des importations par rapport à la même époque de l'an dernier a ralenti à 24,1 % en septembre, contre 35,2 % en août, mais elle dépasse les prévisions du marché qui tablait sur une progression de 23,7 %. La croissance en rythme annuel des exportations a aussi ralenti à 25,1 %, contre 34,4 % le mois précédent et 25,5% attendu en moyenne. L'excédent commercial ressort à 16,9 milliards de dollars (12,1 milliards d'euros), ce qui reste conséquent mais inférieur aux 20 milliards de dollars d'excédents enregistrés en août et aux 18 milliards anticipés par les économistes. Le détail de la statistique devrait fournir des arguments aux deux camps dans le débat sur les taux de change. «Observez que les 145 milliards de dollars d'exportations sont seulement très légèrement inférieurs au plus haut record de juillet, donc il y aura de nombreuses munitions pour ceux qui font pression sur la Chine concernant le yuan lors des réunions du G20», fait ainsi valoir Sean Callow, spécialiste devises à Westpac, à Sydney. Le sommet du G20 qui se tiendra à la mi-novembre à Séoul et les élections de mi-mandat aux Etats-Unis le 2 novembre seront des événements politiques sensibles dans la perspective desquels la Chine pourrait accélérer l'appréciation de sa monnaie afin de s'épargner les critiques de la communauté internationale, estiment des analystes.