Selon Ahcène Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, une carte des zones à risque, établie à partir de l'historique des inondations, permettra d'éviter à l'avenir ce risque dans les villes qui y sont exposées. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il fait savoir que cette cartographie sera prête fin 2011 et constituera un outil d'aide à la décision pour les autorités locales des villes concernées qui auront à prendre toutes les dispositions sur la base de la loi sur l'eau. Elle recense les zones qui doivent faire l'objet de protection contre les inondations. Il rappelle que les causes des inondations peuvent être des événements météorologiques exceptionnels, une topographie favorable à l'inondation (ville située en piémont ou traversée par un oued) ou le facteur humain, c'est-à-dire des erreurs d'aménagement. Plus de 40 milliards de DA ont été consacrés à des actions engagées pour protéger les villes de Sidi Bel-Abbès, Tébessa, Batna, la vallée du M'zab. Il s'agit, dit-il, de la construction de barrages destinés à retenir le surplus d'eau en amont, de la mise en place de digues et l'aménagement des oueds en aval. Pour la vallée du M'zab, précise-t-il, une digue est opérationnelle et deux autres en cours d'achèvement, ce qui lui permet d'affirmer que cette vallée sera complètement sécurisée contre les inondations avec l'achèvement des travaux de ces deux digues. Même assurance concernant Sidi Bel-Abbès (traversée par la Mekerra), qui est, fait-il constater, épargnée maintenant par les inondations. Il fait remarquer que lorsque les lits d'oued sont obstrués par des obstacles, il peut y avoir inondation. Il fait observer que l'oued El-Harrach pose autant le problème du risque d'inondation que celui de la pollution. L'oued a fait l'objet d'un schéma directeur d'aménagement sur la dépollution et sur la prévention des inondations. Pas d'inondation sur cet oued, conclut-il. La même démarche est appliquée sur l'oued Béchar et le Rhumel (Constantine), souligne-t-il. L'Algérie, fait-il savoir, se dote d'un système d'alerte contre les crues ; il est déjà opérationnel au niveau du bassin versant de l'oued El-Harrach à Alger, en cours d'installation sur la Mekerra et à l'étude pour l'oued Safsaf, à Skikda. Les équipements enregistrent en temps réel les informations sur la pluviométrie, les envoient à un centre de traitement qui déclenche l'alerte en 3 heures ou 5 heures, ce qui permettra de sauver des vies humaines, souligne M. Aït Amara. Il a également évoqué les actions menées dans les villes, en coordination avec les autorités locales, pour éviter les inondations en milieu urbain. Il a rappelé que des équipes de l'ONA (Office national de l'assainissement) sont mobilisées et sont en mesure d'intervenir à tout moment. Autres thèmes soulevés dans cet entretien : la réutilisation des eaux usées épurées dans l'agriculture, plus de 100 stations d'épuration sont opérationnelles dans ce but et dernièrement un périmètre de 900 ha à Sidi Bel-Abbès a été irrigué par les eaux usées épurées par la station de Tlemcen ; enfin, il rassure quant à la situation de la sebkha d'Oran où il n'y a aucune avancée, elle est protégée par la plus grande station d'épuration d'eaux usées d'Algérie.